Energie: John Wood aux abois, s'effondre à la Bourse de Londres
Le groupe britannique de services et conseil en énergie John Wood, déjà en difficulté, plonge de plus de 50% jeudi à la Bourse de Londres après une "sous-performance" au troisième trimestre et le lancement d'une "évaluation indépendante" de certains choix stratégiques.
Le titre de John Wood à la Bourse de Londres dévisse de 50,48% à 61,70 pence vers 12H45 GMT. Il a perdu près de 65% de sa valeur depuis le début de l'année.
L'entreprise a accusé "des retards dans l'attribution de contrats" de sa branche "chimie" et constate une "faiblesse persistante dans les minéraux et les sciences de la vie", note le directeur général Ken Gilmartin dans un communiqué. "Nous continuons donc à prendre des mesures pour remédier à cette sous-performance."
Le groupe, présent notamment dans le secteur des hydrocarbures, met en oeuvre un plan de "simplification" pour faire des économies de 60 millions de dollars par an et a vendu deux filiales au cours du troisième trimestre.
Son chiffre d'affaires pour la période, à 1,5 milliard de dollars (1,4 milliard d'euros), progresse de 1% sur un an.
Le groupe avait pris la décision stratégique, en 2022, de se retirer de certains segments d'activité, notamment de certains contrats "clés en main" ou projets de grande échelle, ce qui s'est traduit par une charge de 140 millions de dollars annoncée en août.
Celle-ci avait contribué à plomber le résultat semestriel du groupe, avec une perte très lourdement creusée à 985 millions de dollars. Une lourde charge comptable reflétant notamment "l'environnement géopolitique" au Proche-Orient, avait aussi pesé.
John Wood a annoncé jeudi avoir "demandé une évaluation indépendante" au cabinet Deloitte de la décision de retrait de certains contrats, ce qui pourrait se traduire par une révision des comptes de résultats ou des perspectives du groupe.
Son carnet de commandes, à 5,4 milliards de dollars, s'est en outre contracté de 700 millions de dollars au troisième trimestre.
John Wood avait été visé en mai par une offre de rachat à 1,6 milliard de livres (1,9 milliard d'euros) de la société d'origine libanaise Dar Al-Handasah Consultants, dont le nom commercial est Sidara.
Mais cette dernière avait finalement jeté l'éponge en août, invoquant "des risques géopolitiques croissants et l'incertitude des marchés financiers".
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