Hausse contenue du pétrole malgré la montée des tensions au Moyen-Orient

02/10/2024
AFP

Les cours du pétrole montent mercredi, mais de manière contenue, malgré la crainte d'une guerre directe entre l'Iran et Israël, qui viendrait perturber l'offre de brut de la région du Golfe.

Vers 08H50 GMT (10H50 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 2,18%, à 75,16 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en décembre, gagnait 2,35%, à 71,47 dollars.

"L'implication de l'Iran pourrait conduire à un conflit plus large et plus grave dans la région (du Moyen-Orient, NDLR) et menacer l'approvisionnement en pétrole", a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Cette crainte de difficultés à court terme sur la production explique la remontée du baril de Brent au-dessus des 75 dollars, alors qu'il s'approchait des 70 dollars la veille avant la nouvelle escalade des tensions.

Mais les négociants "n'envisagent pas actuellement la possibilité d'une guerre totale avec l'Iran", selon Naeem Aslam, analyste chez Zaye Capital, car "dans un tel scénario", les prix "monteraient probablement en flèche", atteignant aisément le seuil des 100 dollars.

Selon la télévision iranienne, Téhéran a lancé 200 missiles contre Israël, dont pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques, lors de son attaque de mardi, baptisée "Promesse honnête 2".

La République islamique a déclaré qu'elle avait mené l'opération en réponse à la mort du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et à celle du dirigeant du Hamas palestinien Esmaïl Haniyeh. Ces deux organisations sont alliées de l'Iran au sein d'un "axe de la résistance" à Israël.

Israël a menacé de riposter à cette attaque.

"L'Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix", a averti mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après cette attaque, la deuxième en près de six mois.

"L'ampleur de la réaction du marché pétrolier dépendra de la portée et des dommages, qui pourraient dicter la réponse d'Israël et déstabiliser davantage la région", a estimé John Plassard, analyste chez Mirabaud.

L'aviation israélienne a mené mercredi matin une nouvelle frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, après une nuit de violents raids, a rapporté l'Agence nationale d'information libanaise.

La hausse des prix du pétrole est aussi limitée par une production attendue en hausse de la part de l'Arabie saoudite et de sept autres membres de l'Opep+.