Hausse contenue du pétrole malgré la montée des tensions au Moyen-Orient
Les cours du pétrole montent mercredi, mais de manière contenue, malgré la crainte d'une guerre directe entre l'Iran et Israël, qui viendrait perturber l'offre de brut de la région du Golfe.
Vers 15H35 GMT (17H35 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, gagnait 0,64% à 74,03 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, prenait 0,70% à 70,32 dollars.
"L'implication de l'Iran pourrait conduire à un conflit plus large et plus grave dans la région (du Moyen-Orient, NDLR) et menacer l'approvisionnement en pétrole", a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.
Cette crainte de difficultés à court terme sur la production explique la remontée du baril de Brent au-dessus des 75 dollars, alors qu'il s'approchait des 70 dollars la veille avant la nouvelle escalade des tensions.
Mais les négociants "n'envisagent pas actuellement la possibilité d'une guerre totale avec l'Iran", selon Naeem Aslam, analyste chez Zaye Capital, car "dans un tel scénario", les prix "monteraient probablement en flèche", atteignant aisément le seuil des 100 dollars.
Selon la télévision iranienne, Téhéran a lancé 200 missiles contre Israël, dont pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques, lors de son attaque de mardi, baptisée "Promesse honnête 2".
La République islamique a déclaré qu'elle avait mené l'opération en réponse à la mort du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et à celle du dirigeant du Hamas palestinien Esmaïl Haniyeh. Ces deux organisations sont alliées de l'Iran au sein d'un "axe de la résistance" à Israël.
Mais l'Iran ne compte "pas continuer", selon son chef de la diplomatie Abbas Araghchi.
Israël a menacé de riposter à cette attaque.
"L'Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix", a averti mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après cette attaque, la deuxième en près de six mois.
"L'ampleur de la réaction du marché pétrolier dépendra de la portée et des dommages, qui pourraient dicter la réponse d'Israël et déstabiliser davantage la région", a estimé John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Cependant, la hausse des prix liée aux risques géopolitiques accrus est contenue par la hausse des stocks de pétrole aux Etats-Unis la semaine dernière, selon des informations publiées mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), une hausse consécutive à une nette décélération des raffineries.
Les réserves commerciales de brut ont augmenté de 3,9 millions de barils durant la semaine achevée le 27 septembre, à contre-courant des prévisions des analystes, qui tablaient sur un repli de 1,4 million de barils, selon un consensus établi par l'agence Bloomberg.
La hausse des prix du pétrole est aussi limitée par une production attendue en hausse à partir de décembre de la part de l'Arabie saoudite et de sept autres membres de l'Opep+, qui se sont réunis mercredi et ont confirmé les décisions prises lors de la précédente réunion.