L'escalade entre l'Iran et Israël fait grimper le pétrole
Les tensions géopolitiques grandissantes au Proche-Orient, avec le risque d'une attaque "imminente" par missile balistique de l'Iran sur Israël, font monter les cours du pétrole de plus de 3% mardi après-midi.
Vers 14H35 GMT (16H35 à Paris) le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, augmente de 3,17% à 73,93% dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, perd 3,30% à 70,42 dollars.
Le prix de l'or noir a immédiatement bondi de près de 4% après que les Etats-Unis ont fait savoir que "l'Iran se prépare à lancer une attaque imminente par missile balistique" contre Israël.
"A court terme, une implication totale de l'Iran pourrait conduire les marchés à s'affoler, et on pourrait voir le baril très fortement remonter", réagit John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Une telle attaque ferait suite à une semaine d'intenses bombardements d'Israël contre le mouvement islamiste armé Hezbollah (pro-iranien), qui ont fait des centaines de morts au Liban.
L'armée israélienne a annoncé avoir mené mardi une frappe sur Beyrouth, dernier raid en date visant le Hezbollah dans la capitale libanaise.
L'Iran était le neuvième producteur mondial de brut en 2023, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie, et possède les troisièmes réserves prouvées derrière le Venezuela et l'Arabie saoudite.
Une implication durable de Téhéran dans un conflit avec Israël serait synonyme de prix du pétrole très élevés.
Les investisseurs se montrent cependant prudents dans le mouvement haussier, incertains de la volonté réelle et de la capacité iranienne à se lancer dans une guerre totale avec Israël.
L'Iran a en effet affirmé lundi qu'il ne déploierait pas de combattants au Liban et à Gaza.
John Plassard rappelle qu'à un mois des élections américaines "l'administration Biden ne laissera pas les prix du pétrole s'envoler" et pourrait même demander à ses alliés au sein de l'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) d'augmenter la production.
Les cours sont à l'inverse plombés par des informations de la presse financière selon lesquelles la Libye pourrait reprendre des exportations de brut mardi.
Par ailleurs, huit membres de l'Opep+ ont prévu de rétablir progressivement 2,2 millions de barils par jour de production à compter de décembre.
Pour s'y préparer, le comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) de l'alliance doit se réunir mercredi.