Le gaz au plus bas en deux mois, le pétrole se reprend
Le gaz naturel européen fléchissait mardi, touchant son plus bas prix en près de deux mois malgré le froid en Europe, sous l'effet d'une demande en baisse et de stocks européens élevés, tandis que le pétrole se reprenait après les coupes de production de l'Opep+.
Vers 11H10 GMT (12H10 à Paris), le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence gazière européenne, se repliait légèrement, évoluant sous la barre des 40 euros, à 39,355 euros le mégawattheure (MWh).
Il était tombé, un peu plus tôt mardi, à 38,75 euros le MWh, son plus bas prix en près de deux mois.
La demande reste "relativement faible malgré le temps froid, et en Allemagne, le plus grand consommateur de gaz en Europe, les températures devraient repasser au-dessus de la moyenne vers la fin de la semaine", ont expliqué les analystes d'Energi Danmark.
Commerzbank relève de son côté une demande industrielle européenne encore modérée.
"La consommation de gaz pour l'électricité a baissé (en glissement annuel) même en novembre", affirment pour leur part les analystes de DNB, "car l'augmentation de la production d'énergie renouvelable et la reprise de l'énergie nucléaire française continuent à exercer une pression sur l'électricité produite à partir de gaz".
Côté offre, "les flux en provenance de Norvège et les importations de GNL (gaz naturel liquéfié, NDLR) en provenance d'autres continents restent élevés", notent les analystes d'Energi Danmark.
Les stocks de gaz européens restent par ailleurs à des niveaux très hauts pour la saison. Ils sont remplis à près de 94%.
Quant au pétrole brut, il se reprenait mardi, les coupes de production de l'Opep+ semblant désormais soutenir légèrement les cours, même si les investisseurs restent sceptiques.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février prenait 0,47% à 78,40 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier, montait de 0,53% à 73,43 dollars.
Les prix "ont légèrement augmenté au début des échanges de mardi, mais restent proches de leur plus bas" en quatre mois atteint en novembre, a souligné Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Après une première réaction à la baisse, le marché semble désormais accueillir les coupes de productions supplémentaires et volontaires de certains membres de l'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, NDLR) d'une autre manière.
Peu convaincus au début, les investisseurs ont d'abord considéré que "le terme +volontaire+ signifiait un +peut-être+, plutôt qu'un véritable engagement", décrypte Bjarne Schieldrop, analyste de Seb.
"Ces réductions +volontaires+ ne sont pas moins fermes et réelles que la réduction volontaire actuelle de l'Arabie saoudite, qui maintient sa production à 9 millions de barils par jour, contre 10 millions de barils par jour normalement", ajoute-t-il.
Environ 900.000 nouveaux barils par jour de brut devraient être retirés jusqu'en mars 2024, en plus de la prolongation des coupes volontaires supplémentaires de la Russie et de l'Arabie saoudite.
En parallèle, "les tensions latentes au Moyen-Orient" soutenaient les prix mardi, selon M. Evangelista, "le conflit entre Israël et le Hamas menaçant de s'intensifier à la suite d'une série d'attaques contre des cargos traversant la route pétrolière stratégique de la mer Rouge".