Le pétrole à son plus bas en près d'un an et demi malgré l'intervention de l'Opep+

06/09/2024
AFP

Le pétrole Brent a sombré vendredi à un plus bas depuis mars 2023, plombé par des craintes sur l'économie mondiale et donc la demande, occultant complètement la décision des pays exportateurs de l'Opep+ de repousser leur augmentation de production.

Vers 16H25 GMT (18H25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, chutait de 2,46% à 70,90 dollars, frôlant la barre symbolique des 70 dollars le baril.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, perdait 2,46%, à 67,45 dollars.

Les deux références mondiales du brut ont sombré jusqu'à leur plus bas niveau en près d'un an et demi.

"Les craintes accrues de récession" maintiennent le pétrole en terrain négatif, "malgré le report par l'Opep+ de son projet d'augmentation de l'offre pour le mois d'octobre", commente Han Tan, analyste chez Exinity.

Sous pression face à la récente chute des cours, huit membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) avaient convenu jeudi de "prolonger de deux mois leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour", selon leur communiqué.

En juin, l'Opep+ avait initialement annoncé qu'ils reviendraient progressivement sur ces réductions, au rythme de 180.000 barils par jour ajoutés chaque mois à partir d'octobre.

Mais le changement de stratégie de l'alliance "n'impressionne pas le marché pétrolier", soulignent les analystes de DNB.

Ce changement de feuille de route n'a "pas suffi à compenser les fortes pertes de prix du brut observées ces dernières semaines", insiste également Ole Hvalbye, analyste chez SEB.

"Bien que cette décision de l'Opep+ puisse limiter la baisse immédiate des prix du pétrole", les deux références mondiales du brut "auront probablement du mal à enregistrer des gains significatifs tant que les craintes liées à la demande persisteront", a noté M. Tan.

Le marché reste en effet focalisé sur le moindre indice économique morose venant des Etats-Unis, qui pourrait alimenter les craintes de récession.

En parallèle, "de profondes inquiétudes persistent, notamment en ce qui concerne la Chine, qui représente généralement environ 40% de la croissance annuelle de la demande mondiale", a relevé M. Hvalbye.

La Chine, deuxième consommateur mondial de brut, est au centre des préoccupations des investisseurs depuis le ralentissement de la croissance au deuxième trimestre.

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