Le pétrole au plus haut depuis quatre mois, le marché craint un déséquilibre

14/03/2024
AFP

Les cours du pétrole ont terminé en hausse, jeudi, au plus haut depuis quatre mois, échauffés par les nouvelles prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui alerte sur une offre potentiellement insuffisante jusqu'à la fin de l'année.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a fini en progression de 1,65%, à 85,42 dollars, une première depuis début novembre.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en avril, a lui gagné 1,93%, à 81,26 dollars, également un sommet en clôture depuis plus de quatre mois.

Dans son rapport mensuel, publié jeudi, l'AIE a pris pour hypothèse que les coupes de production supplémentaires de membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés de l'accord Opep+ seraient prolongées jusqu'à fin 2024.

En l'état, le cartel ne s'est engagé que jusqu'à fin juin.

"Sur cette base, notre solde pour l'année passe d'un surplus à un léger déficit", a indiqué l'agence, considérée comme conservatrice dans ses prévisions.

"Je dirais que la probabilité qu'ils prolongent (les réductions au-delà de juin) est d'environ 75%", a commenté Robert Yawger, analyste de Mizuho. "Mais il est encore possible qu'ils remontent leur production."

Cette vision d'un marché tendu a renforcé l'élan initié mercredi, notamment avec la publication du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'informations sur l'énergie (EIA).

L'EIA a annoncé une décrue de 1,5 million de barils des réserves commerciales de brut aux Etats-Unis, après six semaines consécutives d'augmentation.

La publication de l'EIA a aussi mis en évidence une importante contraction de 5,7 millions de barils des stocks d'essence, soit le reflux le plus brutal depuis début novembre.

Les volumes d'essence livrés au marché américain, indicateur de demande, sont restés au-dessus du seuil symbolique des 9 millions de barils par jour.

"C'est un très bon chiffre pour cette période de l'année", a souligné Robert Yawger, alors que la saison des grands déplacements aux Etats-Unis ne démarrera officiellement que fin mai.

Pour cet analyste, les raffineurs ont été incités à monter en régime par le niveau élevé du "crack", l'écart entre le cours des produits raffinés et celui du brut.

A ces éléments s'est ajouté un coup de chaud sur le front géopolitique, avec la multiplication des frappes de drones ukrainiens sur des installations pétrolières en territoire russe.

Mercredi, deux raffineries ont été visées, notamment celle de Riazan, à environ 200 km au sud-est de Moscou, provoquant un incendie.

Ces attaques sont survenues après celles de mardi, qui ont touché deux raffineries russes à Orel et Kstovo, dans l'ouest du pays.

tu/er

MIZUHO FINANCIAL GROUP