Le pétrole baisse après des prévisions de moindre demande mondiale Le pétrole baisse, après des prévisions de moindre demande mondiale

13/08/2024
AFP

Les cours du pétrole ont faibli mardi, plombés à la fois par une légère révision à la baisse des prévisions de croissance de la demande selon l'Opep mais aussi par les projections prudentes de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a perdu 1,95% à 80,69 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois a lâché 2,11% à 76,80 dollars.

"La demande mondiale devrait croître de moins de 1 million de barils par jour en 2024 et en 2025", soit au dessous de la tendance de croissance d'avant la pandémie, prévoit l'AIE, qui a juste maintenu quasi inchangées ses prévisions de juillet dans son rapport mensuel.

Au total pour l'année 2024, l'AIE prévoit une consommation mondiale de 103,06 millions de barils par jour, contre 102,09 mbj en 2023 et 100,6 mbj en 2019.

"À mesure que la reprise de la pandémie s'essouffle, que les transitions vers les énergies propres progressent et que la structure de l'économie chinoise évolue, la croissance de la demande mondiale de pétrole ralentit et devrait atteindre son apogée d'ici 2030", a expliqué Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE.

Quant au rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), il a revu en baisse les prévisions de croissance mondiale de la demande de pétrole de quelque 135.000 barils par jour, principalement en raison des incertitudes qui touchent l'économie chinoise.

L'Opep table désormais sur une demande de 104,32 millions de barils par jour (mb/j) pour 2024, et de 106,11 mb/j pour 2025.

Même avec cette moindre anticipation, les analystes de DNB jugent que "les prévisions de l'Opep concernant la demande pour 2024 (...) sont beaucoup trop optimistes".

John Evans, analyste chez PVM Energy, rappelait cependant, après la vive hausse des cours la veille, que le risque géopolitique, notamment "la situation au Moyen-Orient", reste au coeur des préoccupations des investisseurs.

En outre, l'incursion ukrainienne avait poussé lundi le contrat à terme du TTF néerlandais, la référence européenne du gaz naturel, jusqu'à 42,90 euros le mégawattheure (MWh), un plus haut prix depuis plus de huit mois.

La ville russe de Soudja, située à une dizaine de kilomètres de la frontière, abrite en effet un noeud de transit pour le gaz fournissant toujours l'Europe via l'Ukraine.

Le cours du gaz européen reprenait son souffle mardi, clôturant en baisse de 0,74% à 39,365 euros le MWh, l'approvisionnement se poursuivant pour le moment, d'après DNB.