Le pétrole continue à monter, les opérateurs se préparent à un week-end incertain

04/10/2024
AFP

Les cours du pétrole ont enchaîné une quatrième séance de hausse d'affilée vendredi, les opérateurs prenant leurs précautions avant un week-end plein d'incertitude quant à une possible riposte d'Israël contre l'Iran.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, s'est élevé de 0,55%, pour clôturer à 78,05 dollars.

Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en novembre, a lui progressé de 0,91%, à 74,38 dollars.

En quatre séances, le WTI a gagné plus de 9%, un élan déclenché puis alimenté par l'attaque de missiles iraniens sur Israël mardi et l'escalade au Moyen-Orient.

Israël a promis de répondre à ces frappes et, jeudi, les prix du brut ont été catapultés par une déclaration du président américain Joe Biden, qui a fait état de "discussions" relatives à une possible offensive contre des sites pétroliers iraniens.

"Les Israéliens n'ont pas encore décidé de la façon dont ils allaient riposter, c'est en discussion", a répété vendredi le chef de l'Etat lors d'un point de presse.

Il a néanmoins invité le gouvernement israélien à la retenue. "Si j'étais à leur place, je réfléchirais à d'autres options que de frapper les champs pétroliers", a expliqué Joe Biden.

Le président a dit s'attendre à ce qu'Israël n'intervienne pas "immédiatement" du fait de la période des grandes fêtes juives, commencée mercredi avec Rosh Hashanah.

Malgré tout, "les opérateurs se positionnent", selon Stephen Schork, auteur du Schork Report, et se préparent à une possible attaque durant le week-end, qui aurait un effet démultiplié sur les cours à la réouverture du marché, dimanche soir.

"Ils pourraient attaquer maintenant, car personne ne s'y attend", prévient l'analyste.

Les intervenants "ne veulent pas être exposés sur ce marché au cas où quelque chose se passerait" dans les heures à venir, insiste-t-il. "Ce serait du suicide."

De très nombreux opérateurs spéculatifs pariaient massivement à la baisse sur les cours de l'or noir jusqu'à mi-septembre. Mais l'offensive d'Israël contre le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a crispé le marché.

Depuis, beaucoup de ces "specs" rachètent à la hâte du pétrole pour se couvrir contre une hausse marquée, ce qui dope la remontée des prix.

"Si rien ne se passe ce week-end, on va avoir droit à une correction", avertit Stephen Schork, pour qui le mouvement actuel est "manipulé" par des négociants. "Les fondamentaux n'ont pas changé et présentent de très gros risques", rappelle-t-il, avec une offre abondante et une demande incertaine.