Le pétrole dans le vert, poussé par le risque géopolitique
Les prix du pétrole montaient vendredi, poussés par les risques géopolitiques au Moyen-Orient avec l'attaque d'un navire pétrolier et des négociations en vue d'une trêve à Gaza sans percée pour le moment.
Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 1,01% à 78,00 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagnait 1,11%, à 73,81 dollars.
"L'élimination de la prime de risque géopolitique a été quelque peu prématurée, comme l'illustre l'attaque d'un pétrolier en mer Rouge", affirme Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Trois projectiles ont touché mercredi un navire marchand au large du Yémen, provoquant un incendie à bord mais sans faire de blessés, a indiqué l'agence de sécurité maritime britannique UKMTO, le ministère grec de la Marine marchande précisant qu'il s'agissait d'un pétrolier grec.
La mission de l'Union européenne en mer Rouge a affirmé jeudi avoir évacué l'équipage du pétrolier.
Les Philippines ont appelé vendredi leurs marins à "éviter" la mer Rouge. La zone est le théâtre depuis des mois d'attaques des Houthis, qui disent s'en prendre aux navires liés à Israël en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, en proie à une guerre entre Israël et le Hamas palestinien.
"Les espoirs d'un cessez-le-feu rapide dans la bande de Gaza étaient également prématurés", poursuit Carsten Fritsch.
Des négociateurs israéliens participent vendredi à des discussions au Caire en vue d'une trêve dans la bande de Gaza associée à une libération d'otages, à l'heure où la guerre entre Israël et le Hamas ne pas connaît pas de répit dans le territoire palestinien.
Les nouvelles négociations interviennent après une tournée au Moyen-Orient du secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, qui n'a pas permis de percée.
John Evans, de PVM Energy, s'interroge aussi l'intérêt pour l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ndlr) de "ramener plus de pétrole sur le marché dans des prix aussi bas", alors que le groupe est censé mettre fin à une partie de ses réductions de production dès octobre.
L'analyste mentionne également "le fait de savoir si les pourparlers de cessez-le-feu empêcheront une attaque de l'Iran contre Israël".
Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu à Gaza aiderait en effet à éviter une escalade militaire au Moyen-Orient, où l'Iran et ses alliés -- Hamas et Hezbollah libanais -- accusent Israël d'avoir assassiné fin juillet à Téhéran l'ex-chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et menacent de riposter.