Le pétrole en forte baisse à cause d'inquiétudes sur l'économie chinoise
Les cours du pétrole ont chuté de 5% mardi, plombés par des annonces économiques décevantes de Pékin et la perspective d'une production de pétrole abondante dans les mois à venir.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a glissé à plusieurs reprises avant de remonter légèrement. Il perdait 4,52%, à 77,27 dollars, aux alentours de 15H50 GMT (17H50 à Paris).
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, a suivi la même tendance et reculait encore de 4,69%, à 73,52 dollars, vers la même heure.
Le mouvement baissier "est avant tout lié à la déception vis-à-vis des annonces de la Chine que tout le monde attendait", a indiqué à l'AFP John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Lors d'une conférence très attendue par les marchés mardi, les autorités chinoises se sont limitées à réaffirmer leur confiance dans l'atteinte de leurs objectifs économiques, mais sans dévoiler de nouvelles mesures de relance, décevant les attentes des investisseurs.
La Chine étant le premier importateur d'or noir, sa santé économique influence fortement les cours du brut.
Par ailleurs, la Libye continue de relancer sa production de pétrole après la résolution d'une crise politique qui avait fermé les robinets.
La compagnie publique pétrolière libyenne, National Oil Corporation, a annoncé mardi avoir produit 1,13 million de barils de brut en 24 heures.
La chute des cours pétroliers mardi survient au lendemain du dépassement du seuil de 80 dollars le baril lundi, le plus haut niveau du Brent depuis plus d'un mois, poussé par la situation au Moyen-Orient.
Les cours se sont notamment envolés depuis l'attaque de missiles de l'Iran sur Israël la semaine dernière, les marchés craignant une riposte sur les sites de production de pétrole iraniens.
"Le Brent reste 5 à 10 dollars au-dessus du niveau auquel il s'échangerait s'il n'y avait pas de risque d'embrasement", a estimé Ole Hansen, analyste de Saxo Bank.
"Les fluctuations de marché vont continuer tant que la riposte israélienne ne sera pas connue", a affirmé à l'AFP Ole Hvalbye, analyste de SEB.
A court terme, les prix pourraient encore augmenter à cause du conflit au Moyen-Orient et ses possibles conséquences sur l'approvisionnement iranien, mais, à plus long terme, les analystes s'attendent à des prix déprimés en 2025.
L'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) dispose d'une capacité inutilisée de près de "6 millions de barils par jour et l'Arabie saoudite est à elle seule capable d'augmenter sa production de près de 3 millions de barils par jour", a souligné Ole Hvalbye.
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