Le pétrole en hausse avec les craintes d'une attaque sur les infrastructures iraniennes

04/10/2024
AFP

Les cours du pétrole sont en hausse vendredi, après s'être déjà envolés la veille, poussés par le risque de frappes israéliennes sur les infrastructures de production de pétrole en Iran.

Vers 09H45 GMT (11H45 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, prend 1,04% à 78,37 dollars, son plus haut niveau depuis plus d'un mois.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, gagne 1,07% à 74,50 dollars.

"S'il y avait une attaque contre les sites de production en Iran, l'approvisionnement en pétrole serait fortement perturbé", explique Naeem Aslam, analyste chez Zaye Capital, revenant sur une déclaration à la volée jeudi du président américain Joe Biden, lors d'un bref échange avec la presse.

Interrogé sur sa position quant à une possible attaque d'Israël sur des sites pétroliers en Iran, le chef de l'Etat a répondu qu'il était "en discussion" avec le gouvernement israélien sur le sujet.

Après avoir fait bondir les cours du pétrole de 5% la veille, cette réponse continue de pousser le baril vers le haut.

L'Iran a produit 3,4 millions de barils par jour en août selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Le marché est sous alerte, et "le prochain évènement" géopolitique peut faire grimper les prix à des niveaux très élevés selon Stephen Innes, de SPI Asset Management.

"Personne ne possède une boule de cristal", commente Tamas Varga, analyste chez PVM, pour qui le mouvement haussier peut être amplifié par des mouvements spéculatifs sur les marchés.

La prime de risque géopolitique maintient ainsi les cours à la hausse, d'autant plus que les combats au Liban continuent vendredi, et que le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré lors d'un discours devant des milliers de personnes à Téhéran que les alliés de l'Iran "ne reculeront pas".

Cependant, les analystes mettent en garde contre un marché trop abondant dans les mois à venir.

"Le marché est très inquiet de la faible demande de pétrole et du surplus de production probable en 2025", affirme Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

L'Arabie saoudite, à elle seule, dispose de capacités excédentaires estimées à 3 millions de barils par jour environ.