Le pétrole en hausse, le risque d'embrasement au Moyen-Orient ravivé

21/10/2024
AFP

Les cours du pétrole montent lundi, le marché s'attendant à une riposte israélienne contre l'Iran en réponse à l'attaque de missiles menée par Téhéran le 1er octobre.

Vers 08H45 GMT (10H45 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a pris 1,05%, à 73,83 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, a gagné 1,26%, à 70,09 dollars.

Le marché attend une riposte "presque certaine" d'Israël à l'attaque de missiles menée par l'Iran le 1er octobre, a indiqué Bjarne Schieldrop, analyste de SEB. Cette riposte pourrait avoir lieu en fin de semaine et devrait épargner les infrastructures énergétiques, mais il s'agirait "probablement des représailles bien plus dures que celles d'avril dernier", a-t-il estimé.

Samedi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a accusé le mouvement chiite libanais Hezbollah d'avoir tenté de l'assassiner après un tir de drone qui a visé, en son absence, sa résidence privée située à Césarée, une ville côtière du centre d'Israël.

Le Hezbollah n'a pas revendiqué ce tir, mais la mission iranienne à l'ONU a affirmé qu'il était derrière l'attaque.

"Le Hezbollah, allié de l'Iran, qui a tenté de m'assassiner, moi et ma femme, a fait une grave erreur", a affirmé M. Netanyahu. "Je dis aux Iraniens et à leurs partenaires de l'axe du Mal: quiconque essaie de faire du mal aux citoyens d'Israël paiera un prix élevé", a-t-il ajouté.

Dimanche soir, l'agence nationale d'information libanaise a signalé plusieurs frappes aériennes menées par l'armée israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth et dans l'est du Liban contre des filiales d'une institution financière liée au Hezbollah.

Ces développements ravivent la crainte d'un embrasement au Moyen-Orient, et de potentielles conséquences sur l'approvisionnement en pétrole iranien.

Toutefois, a relevé Tamas Varga, analyste chez PVM, comme "de telles destructions et pertes de vies sont malheureusement devenues banales", il faudrait une frappe sur des infrastructures stratégiques de pétrole pour que le marché s'anime véritablement. Une hypothèse qui semble écartée par la diplomatie américaine.

Le prix de l'or noir reste ainsi lundi largement inférieur au niveau atteint au début du mois, juste après l'attaque des missiles iraniens. Le cours du baril de Brent s'était alors hissé au-dessus de 80 dollars.

Structurellement, la baisse des prix est due "aux prévisions de demande plus faibles de l'OPEP et de l'AIE et au ralentissement de la croissance économique en Chine", a expliqué John Plassard, analyste chez Mirabaud.

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