Le pétrole en léger retrait malgré les perturbations en mer Rouge

22/12/2023
AFP

Les prix du pétrole se sont très légèrement repliés vendredi, dans un marché clairsemé ce qui accentue les mouvements des cours, au lendemain de l'annonce de la sortie de l'Angola de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a lâché 0,40% à 79,07 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a cédé 0,44% à 73,56 dollars.

Lundi, en raison du jour férié de Noël, les marchés des matières premières seront fermés.

Les cours avaient rebondi un peu en séance portés par la situation en mer Rouge, "où des risques sécuritaires pèsent sur l'approvisionnement", a rappelé Han Tan, analyste d'Exinity.

Un haut responsable des rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, a indiqué cette semaine que les attaques de son groupe sur des navires marchands en mer Rouge s'arrêteraient seulement "si Israël cesse ses crimes et que la nourriture, les médicaments et le carburant parviennent à la population assiégée" de la bande de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Plusieurs géants du transport maritime évitent toujours le point d'entrée ou de sortie de la mer Rouge, le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique.

C'est le cas de la major pétrolière et gazière britannique BP, qui a indiqué lundi suspendre tout transit en mer Rouge.

Plus de 20 pays ont désormais rejoint la coalition menée par les Etats-Unis et visant à défendre le trafic maritime dans la zone.

A ces incertitudes s'ajoutent d'autres "facteurs favorables aux prix du pétrole", tel que le pivot de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), qui semble avoir dit adieu "aux hausses de taux destructrices de la demande", poursuit l'analyste d'Exinity.

Vendredi, l'indice d'inflation PCE aux Etats-Unis pour novembre s'est avéré plus faible qu'attendu à 2,6% sur un an au plus bas depuis 2021. C'est "la meilleure nouvelle économique depuis longtemps, et arrive juste à temps pour les fêtes de fin d'année", a commenté Robert Frick, économiste à la Navy Federal Credit Union.

Ces chiffres ont confirmé les attentes des marchés pour un net repli des taux d'intérêt de la Fed l'année prochaine. Et des taux moins élevés sont synonyme d'un dollar moins fort, ce qui traditionnellement devrait soutenir la demande d'or noir, qui est libellé en dollars.

Jeudi, le départ annoncé de l'Angola de l'Oep, sur fond de désaccord sur les quotas de production pétrolière, avait suscité un recul des prix des deux références mondiales du brut.

Le pays conteste le quota de 1,11 million de barils/jour établi pour lui par l'Opep, l'Angola visant son propre objectif de 1,18 million de b/j.

"Autrefois premier producteur d'Afrique, la production du pays s'est effondrée de 40% en 8 ans en raison d'un environnement fiscal défavorable et de l'absence de nouveaux investissements", indique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, interrogée par l'AFP, et citant des chiffres de Bloomberg.

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