Le pétrole frôle les 95 dollars, dopé par les craintes d'une pénurie
Les prix du pétrole accéléraient leur hausse lundi, frôlant la barre de 95 dollars, toujours poussés par les craintes d'un déficit important sur le marché avec les réductions volontaires de l'Arabie saoudite et de la Russie et la résilience de la demande.
Les analystes évoquent à présent la possibilité d'un baril à 100 dollars.
Vers 15H00 GMT (17H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 0,83% à 94,71 dollars, après avoir culminé jusqu'à 94,95 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, gagnait 1,33% à 91,98 dollars, peu après avoir touché 92,17.
Les deux références du brut ont ainsi encore touché lundi de nouveaux plus hauts depuis 10 mois.
"Une hausse de 15% en l'espace d'environ trois semaines pour atteindre des niveaux jamais vus depuis novembre dernier et pas très loin des trois chiffres, c'est un mouvement impressionnant", commente Craig Erlam, analyste chez Oanda, prévenant aussi qu'il "pourrait y en avoir d'autres" compte tenu des tensions sur le marché.
Le marché du pétrole "reçoit actuellement de nombreux signaux haussiers", avec "une demande croissante aux Etats-Unis et en Chine, tandis que l'offre est confrontée à des limitations (...) intentionnelles", expliquent les analystes d'Energi Danmark.
L'Arabie saoudite et la Russie ont décidé de prolonger leurs coupes volontaires de production et des exportations concernant environ 1,3 million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année.
"Les prix du pétrole brut n'ont cessé d'augmenter depuis la fin du mois de juin, lorsqu'il est apparu clairement que l'Arabie saoudite maintiendrait sa production à 9 millions de barils par jour, non seulement en juillet mais aussi en août", puis prolongé cette décision en septembre, rappelle Bjarne Schieldrop, analyste de Seb, créant une situation de "déficit important".
Depuis fin juin, le Brent s'est envolé d'environ 25% et le WTI américain de 29%.
La montée des prix "a été impitoyable et je ne vois aucun signe d'épuisement pour l'instant", lance Craig Erlam.
Depuis quelques jours, plusieurs analystes évoquent même la possibilité d'un retour du prix du baril à 100 dollars.
Il n'est pas remonté au dessus de ce seuil depuis l'été 2022.
Les cours du brut avaient flambé et s'étaient approchés de leurs records historiques dans les premiers jours de l'invasion russe en Ukraine, en raison des craintes de rupture d'approvisionnement venant de Moscou, la Russie étant l'un des plus importants producteurs de brut au monde.