Le pétrole grimpe, le gaz naturel frôle les 50 euros avant de se stabiliser
Les cours du pétrole ont grimpé jeudi alors que le dollar s'est replié suite à une hausse des taux de la Banque centrale européenne et au statu quo de la Fed.
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a pris 3,37% à 75,67 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, a gagné 3,44% à 70,62 dollars.
Le dollar perdait 1,12% face à l'euro à 1,0951 dollar pour un euro vers 19H00 GMT. Le Dollar Index, qui mesure le billet vert face à un panier de monnaies, reculait de 0,79% à 102,12 points.
Les cours ont aussi profité de la pause des hausses de taux de la banque centrale américaine (Fed) annoncée mercredi, une première depuis mars 2022 après dix hausses consécutives.
Et malgré les déclarations de Jerome Powell, le président de la Fed, laissant entendre que d'autres hausses pourraient intervenir d'ici la fin de l'année, "les marchés ont le sentiment que la fin du cycle de hausses approche", a déclaré Andy Lipow de Lipow Oil Associates.
"Cela veut dire que le dollar a atteint un pic", a ajouté l'analyste, ce qui favorise la hausse des cours des matières premières puisque celles-ci sont échangées dans la monnaie américaine.
"Cela veut dire aussi que si les tours de vis monétaires cessent, l'économie américaine ne va pas tomber en récession et donc que la demande d'énergie va croître", a encore estimé M. Lipow.
La Banque centrale européenne (BCE) a quant à elle remonté ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage.
De son côté, la Chine a pris plusieurs mesures de relance en abaissant jeudi un taux de référence pour les prêts à moyen terme et en injectant des liquidités dans l'économie.
"Toute action de la part du gouvernement chinois pour stimuler l'économie est favorable au pétrole", a résumé M. Lipow.
Les prix du gaz naturel ont frôlé en séance la barre des 50 euros le mégawattheure jeudi, poussés depuis début juin par la baisse de l'approvisionnement en provenance de Norvège, en raison de fuites et de maintenances sur de nombreuses installations.
Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, a touché 49,95 euros le MWh, un plus haut depuis début avril, avant de terminer à 39,30 euros, pour le contrat livrable en juillet, en hausse de 2,60%.
"Plusieurs interruptions de la production norvégienne, combinées (...) ont entraîné une augmentation de plus de 50% (des cours) des contrats à terme les plus échangés" sur le marché européen, ont commenté plus tôt les analystes d'Energi Danmark.
Dans le sillage de la guerre en Ukraine, la Norvège est devenue le principal fournisseur de gaz naturel du continent européen.