Le pétrole grimpe, le marché craint une escalade des tensions au Moyen-Orient
Les prix du brut évoluaient en forte hausse vendredi, le marché craignant une escalade des tensions au Moyen-Orient après les frappes aériennes des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre les rebelles Houthis au Yémen, qui pourraient conduire à des ruptures d'approvisionnement en or noir.
Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 2,57%, à 79,40 dollars, se rapprochant du seuil des 80 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, montait de 2,83%, à 74,06 dollars.
Les prix du pétrole grimpent "à la suite de l'attaque des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre plus de 60 cibles rebelles houthies au Yémen", commente Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont en effet mené dans la nuit des frappes aériennes contre les rebelles Houthis au Yémen qui multiplient depuis des semaines les attaques contre le trafic maritime en mer Rouge en "solidarité" avec les Palestiniens de Gaza, territoire ravagé par la guerre entre Israël et le Hamas.
Dans une déclaration commune, Washington, Londres et huit de leurs alliés parmi lesquels l'Australie, le Canada et Bahreïn ont souligné que l'opération, menée dans un contexte de forte tension régionale, visait à la "désescalade" et à "restaurer la stabilité en mer Rouge".
Ils "espèrent que ces attaques mettront fin aux tirs de roquettes et de drones effectués par les Houthis", poursuit M. Schieldrop, ce qui permettrait ainsi que le pétrole soit acheminé normalement par la mer Rouge, et ferait baisser les prix du brut.
Mais le marché semble au contraire interpréter ces attaques "plutôt comme une escalade avec des représailles probables de la part de l'Iran et de ses alliés", souligne l'analyste. "La température monte dans la région."
D'après Seb, si la situation empire et que les navires pétroliers se trouvent obligés d'éviter la mer Rouge en contournant l'Afrique, 40 à 80 millions de barils de pétrole supplémentaires seraient alors probablement bloqués en transit.
"Bien que de tels pics (de prix) alimentés par les risques géopolitiques aient tendance à s'estomper rapidement, les indices pétroliers devraient rester soutenus tant que les marchés restent préoccupés par les risques liés à l'offre", affirme Han Tan, analyste chez Exinity.