Le pétrole grimpe, nouvelle escalade de la guerre au Proche-Orient
Les cours du pétrole montent jeudi, rattrapant en partie les pertes de la semaine passée, poussés par la résurgence d'une crainte d'extension du conflit au Proche-Orient.
Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, prenait 1,92%, à 76,40 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagnait 2,02%, à 72,20 dollars.
"La dernière tentative américaine de mettre un terme" au conflit dans la région "s'est révélée vaine, pour l'instant", a souligné Tamas Varga, analyste chez PVM.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est rendu cette semaine en Israël, à Ryad et à Doha pour tenter de "mettre fin à la guerre à Gaza" et éviter une plus grande escalade.
Néanmoins, Israël a annoncé jeudi avoir visé des dépôts d'armes du Hezbollah dans les bombardements aériens massifs qui ont frappé la veille au soir la banlieue sud de Beyrouth, un fief du mouvement islamiste libanais, et détruit plusieurs immeubles.
De son côté, l'agence officielle syrienne Sana a fait état tôt jeudi matin d'une frappe israélienne sur un "immeuble d'habitation" du quartier de Kafr Sousa à Damas et sur un site militaire près de Homs (ouest).
Le Moyen-Orient est "au bord d'une guerre totale", a averti jeudi le président russe Vladimir Poutine, en pleine escalade des tensions dans la région.
Le marché revoit en baisse la perspective d'un cessez-le-feu, espéré à Gaza après l'élimination du chef du Hamas Yahya Sinouar par Israël, ce qui implique une hausse des prix du pétrole avec le risque d'extension du conflit.
Selon Ole Hvalbye, analyste chez SEB, l'absence de riposte de l'Etat hébreu à l'attaque des missiles iranienne avait dans un premier temps réduit la prime de risque liée à la crainte d'une rupture d'approvisionnement du pétrole iranien, mais "plus de temps signifie également plus de préparation israélienne et de lourdes conséquences pour l'Iran".
L'or noir rattrape ainsi en partie ses pertes de la semaine passée, où le baril de Brent avait ouvert à 78,55 dollars et clôturé à 73,06 dollars.
Par ailleurs, les informations faisant état de la présence de troupes nord-coréennes en Russie en vue d'un éventuel déploiement en Ukraine sont "troublantes et ajoutent à l'incertitude sur des perturbations d'approvisionnement de pétrole potentielles liées à la guerre", a relevé Tamas Varga, pour expliquer le rebond de la prime de risque liée aux cours du pétrole.
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