Le pétrole hésite après l'élection américaine

06/11/2024
AFP

Les cours du pétrole oscillent mercredi, après la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, pénalisés par la hausse spectaculaire du dollar d'un côté, et soutenus par l'incertitude géopolitique de l'autre.

Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, perd 0,40%, à 75,23 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en décembre, chute de 0,15%, à 71,88 dollars.

Plusieurs effets contraires sont à l'oeuvre avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, et "il y a une grande incertitude sur les effets à attendre de cette élection", explique à l'AFP Ole Hvalbye, de SEB.

L'analyste estime que la lourde baisse des cours de l'or noir en début de journée, qui s'est depuis atténuée, était liée à une "réaction excessive" du marché, face à l'envolée du billet vert.

Un dollar fort renchérit automatiquement le pétrole pour les autres monnaies, car le brut s'échange en dollars.

De plus, les négociants sur le marché pétrolier anticipent "la pression exercée par la future administration Trump sur la Chine", affirme à l'AFP John Plassard de Mirabaud.

Une guerre commerciale avec la Chine, premier importateur d'or noir, pourrait aggraver le ralentissement de la demande de pétrole de ce pays qui plombe déjà les cours depuis plusieurs mois.

Lors de sa campagne, Donald Trump a aussi "promis de faire baisser les prix de l'énergie", rappelle l'analyste. Le républicain est un fervent défenseur des énergies fossiles et le marché s'attend à des conditions favorables pour les producteurs de pétrole américains.

"Une offre accrue de brut implique une baisse des prix, en particulier dans une situation où la croissance de la demande ralentit", avance David Morrison, analyste chez Trade Nation.

Néanmoins, le retour au pouvoir de Donald Trump est un nouveau facteur d'incertitude dans le conflit au Moyen-Orient, qui fait peser de nombreuses craintes sur l'approvisionnement en provenance de la région.

"Sous Trump, les Etats-Unis pourraient laisser Israël se montrer plus agressif avec l'Iran", un des dix plus importants producteurs de pétrole, suppose Ole Hvalbye.

D'ailleurs, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche suscite mercredi l'inquiétude en Iran, où les sanctions prises lors de son premier mandat continuent à peser sur le quotidien des Iraniens.

De nouvelles sanctions américaines pourraient entraver les exportations de pétrole iranien, notamment vers la Chine.

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