Le pétrole hésite entre baisses de taux, Opep+ et élections européennes
Les cours du pétrole oscillaient entre gains et pertes lundi, entre l'optimisme dû aux baisses de taux dans d'importantes banques centrales, des élections européennes renforçant le dollar ou encore l'Opep+ et ses niveaux de production.
Vers 09H35 GMT (11H35 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, prenait 0,15% à 79,74 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juillet, gagnait 0,09% à 75,60 dollars.
Les cours des deux références mondiales ont trouvé un soutien dans les premières baisses de taux d'importantes banques centrales la semaine passée.
"Les baisses de taux annoncées par la Banque du Canada et la Banque centrale européenne (BCE) la semaine dernière ont définitivement égayé l'humeur des investisseurs, laissant présager le succès de la lutte contre l'inflation", souligne Tamas Varga, de PVM Energy.
La Banque du Canada a baissé son taux directeur mercredi de 0,25 point de pourcentage à 4,75%, pour la première fois depuis plus de quatre ans. La BCE a également baissé ses taux directeurs de 0,25 point pour la première fois depuis 2019, à 3,75%.
M. Varga observe cependant en ce début de séance européenne une "hausse du dollar (...) en raison de la dissolution surprise de l'Assemblée nationale française suite à la victoire de l'extrême droite lors des élections parlementaires européennes" de dimanche.
Les élections européennes ne devraient cependant "avoir qu'un bref impact négatif" sur les cours du brut, en renforçant le dollar face à la monnaie unique, note-il.
Les cours de l'or noir étant libellés en dollar, une appréciation de la devise américaine décourage les achats de pétrole en diminuant le pouvoir d'achat des acheteurs utilisant d'autres monnaies.
Les analystes de DNB rappellent également que les cours du brut avaient été lestés par "l'ambition de l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ndlr) de réintroduire 2,5 millions de barils par jour d'ici à la fin septembre 2025".
Plusieurs ministres de membres majeurs de l'Opep+ se sont toutefois succédé la semaine dernière pour nuancer les annonces de l'alliance et évoquer un possible statu quo si les cours le justifiaient.
Le groupe lui-même avait affirmé conserver la possibilité de mettre en pause son plan.
Les investisseurs attendent la publication du rapport mensuel sur le pétrole de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mardi, puis celui de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) mercredi.