Le pétrole hésite, entre inquiétudes économiques et risque géopolitique
Les prix du pétrole oscillaient entre gains et pertes jeudi, pris entre les inquiétudes économiques notamment en Chine et aux Etats-Unis, et les espoirs d'une trêve qui s'amenuisent à Gaza, renforçant le risque géopolitique.
Vers 09H25 GMT (11H25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 0,18% à 76,19 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, grappillait 0,03%, à 71,95 dollars.
Si les deux références mondiales du brut évoluaient sans direction claire, elles restaient toutes deux à des niveaux proches de leurs plus bas de l'année.
"Les inquiétudes liées à la demande continuent de dominer, avec des données chinoises faibles et des signes de perte d'élan de l'économie américaine", commentent les analystes de DNB.
"La détérioration des perspectives économiques en Chine s'aggrave plus rapidement que prévu", souligne également Ole Hvalbye, de Seb.
La semaine dernière, une série d'indicateurs économiques jugés décevants en Chine (chômage chez les jeunes en hausse, contraction de la demande en prêts bancaires, tassement de la production industrielle) avait alimenté les craintes des investisseurs, bien présentes depuis le ralentissement de la croissance économique chinoise au deuxième trimestre.
"Lorsque l'économie est en difficulté, la demande de pétrole en pâtit", explique Tamas Varga, de PVM Energy.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait d'ailleurs revu à la baisse ses prévisions de demande pour 2024, notamment du fait du manque d'allant économique de la Chine.
En début de semaine, "des signes encourageants selon lesquels nous pourrions nous rapprocher d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas" ont atténué la prime de risque géopolitique, remarquent par ailleurs les analystes de MUFG.
Mais les espoirs de trêve s'amenuisent. Israël a intensifié ses frappes au Liban voisin - où près de 30 Palestiniens ont péri dans des bombardements israéliens mercredi selon la Défense civile, tuant un chef militaire du Fatah palestinien pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza.
Le Fatah du président Mahmoud Abbas a accusé Israël de vouloir, avec "l'assassinat" de Khalil Al-Maqdah, "embraser la région", à l'heure où le secrétaire d'Etat Antony Blinken a achevé une nouvelle tournée au Proche-Orient, sans percée annoncée pour un accord de cessez-le-feu à Gaza.
Un renforcement de la prime de risque géopolitique pourrait à nouveau soutenir les cours.