Le pétrole lâche du lest après la hausse surprise des stocks américains
Les cours du pétrole ont perdu de l'altitude, mercredi, après la publication d'un rapport indiquant un bond surprise des stocks américains de brut, qui inquiète le marché quant au rapport entre offre et demande.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a terminé en baisse de 1,01%, à 76,80 dollars.
Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en février, il a abandonné 1,20%, à 71,37 dollars.
Les cours avaient initialement grimpé, le WTI prenant jusqu'à 1,84%, avant que le rapport hebdomadaire de l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) ne jette un froid sur le marché.
Selon ce document, les stocks commerciaux de brut aux Etats-Unis ont augmenté de 1,3 million de barils durant la semaine achevée le 5 janvier.
Ce chiffre a pris les opérateurs à contrepied, car les analystes tablaient sur un légère baisse de 150.000 barils, d'après un consensus établi par l'agence Bloomberg.
"C'était un rapport extrêmement mauvais" pour les cours, a commenté Stephen Schork, analyste de Schork Group.
Ce sursaut inattendu des réserves commerciales américaines est, pour partie, attribuable au ralentissement des exportations, en repli de 37% sur la semaine, alors que les importations ont mieux résisté (-9%).
Autre fait notable, les stocks d'essence ont gagné 8 millions de barils, après s'être déjà appréciés de 10,9 millions de barils une semaine plus tôt.
C'est la deuxième plus forte hausse jamais enregistrée sur deux semaines, selon Stephen Schork.
"Cette série de hausses (des stocks) compense les inquiétudes sur la situation en mer Rouge et les perturbations en Libye", selon Matt Smith, analyste de Kpler.
Pour autant, les produits raffinés livrés au marché américain ont monté de 2,8%.
"Les chiffres de demande sont bons", a relevé Stephen Schork, "mais nous avons trop de stocks et la production continue à dépasser la demande".
En cause, les Etats-Unis, qui produisent chaque jour 13,2 millions de barils, un chiffre proche de leur record absolu, mais aussi l'Iran, le Venezuela, le Brésil ou le Guyana qui accélèrent le rythme.
Face à cette situation, l'Arabie saoudite, qui vient d'annoncer une baisse marquée de ses tarifs pour février, ne parvient pas à reprendre la main.
"Les Saoudiens n'ont plus le pouvoir qui était le leur il y a dix ans", estime Stephen Schork, lorsque le royaume s'était permis d'inonder le marché pour faire volontairement chuter les prix et entraîner une crise du pétrole de schiste aux Etats-Unis.
"Ils n'ont plus beaucoup de balles dans le chargeur", insiste l'analyste, "ils ne peuvent que garder le même positionnement, et essayer de forcer les autres membres de l'Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole) à tenir leurs engagements".