Le pétrole modère son recul après un plus bas depuis six mois

05/08/2024
AFP

Les prix du pétrole, tombés à l'ouverture au plus bas depuis six mois sur les craintes d'un ralentissement économique aux Etats-Unis et en Chine, ont modéré leur baisse lundi.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, a cédé 0,66% à 76,30 dollars, après avoir touché un plus bas depuis début janvier.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a perdu 0,78% à 72,94 dollars, peu après avoir dégringolé jusqu'à un plus bas en six mois.

"Les craintes d'une destruction de la demande (mondiale de pétrole) s'intensifient", pesant sur les cours du brut dans un contexte d'aversion pour le risque, a commenté Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

Ces craintes sont telles qu'elles l'emportent "sur les risques d'approvisionnement liés à la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient", affirme John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.

Des chiffres sur l'emploi américain en juillet publiés vendredi ont montré que le rythme de création d'emplois aux États-Unis avait fortement ralenti tandis que le taux de chômage a augmenté.

Ces chiffres se sont ajoutés "à la faiblesse des données sur l'industrie manufacturière" en juillet, a rappelé M. Plassard.

De quoi "raviver (à nouveau) les inquiétudes concernant une récession américaine", ont souligné les analystes de DNB.

A l'instar de celle des Etats-Unis, l'activité manufacturière en Chine a enregistré une baisse en juillet, chutant à 49,8 points, contre 51,8 en juin. C'est la première fois depuis octobre 2023 que le PMI Caixin tombe en dessous de 50, qui signifie un recul de l'activité.

L'état de santé de l'économie chinoise, premier importateur mondial de pétrole, inquiétait déjà les investisseurs, depuis le tassement de sa croissance au deuxième trimestre.

Le géant asiatique est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, à une consommation toujours faible et à un taux de chômage élevé chez les jeunes.

Ces données, qui en début de séance faisaient plonger les cours de l'or noir de plus de 2%, ont été adoucies en deuxième partie de séance par un indice d'activité américain dans les services (ISM) qui est reparti en croissance en juillet, faisant mieux que ne l'anticipaient les marchés.

L'indice mesurant cette activité s'est établi à 51,4% en juillet, contre 48,8% un mois plus tôt. Il repasse ainsi au-dessus de la barre des 50%, signalant une reprise de l'expansion.

Le risque géopolitique aussi tempérait les pertes du brut et les observateurs du marché suivent de près la réaction de l'Iran à l'assassinat du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran.

Les investisseurs craignent une extension aux pays voisins du conflit à Gaza, même si l'approvisionnement en pétrole n'est pas encore affecté.

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DNB