Le pétrole monte en flèche avec le blocage des exportations libyennes
Les cours du pétrole ont bondi, lundi, après l'arrêt forcé de la production de la quasi-totalité des gisements libyens sur décision des autorités de l'Est du pays.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a grimpé de 3,04%, pour clôturer à 81,43 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui jailli de 3,46%, à 77,42 dollars.
Les autorités de Benghazi (est) ont ordonné "la fermeture de tous les gisements et terminaux pétroliers" installés dans des zones contrôlées par la clan du puissant maréchal Khalifa Haftar, soit près de 90% de l'ensemble des infrastructures libyennes.
Khalifa Haftar soutient le gouvernement de Benghazi, rival du gouvernement d'union nationale (GNU), basé à Tripoli.
La Libye a produit 1,19 million de barils par jour en juillet, selon des chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Par ailleurs, le Moyen-Orient a connu un regain de tension avec les frappes, dimanche, de l'armée israélienne au Liban, visant plusieurs centaines de cibles liées au mouvement libanais pro-iranien Hezbollah.
Le Hezbollah a déclaré, lui, avoir lancé, dimanche également, plus de 300 roquettes sur des sites militaires israéliens.
Il s'agissait de représailles contre Israël après la mort, le 30 juillet, d'un chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, touché par une frappe israélienne.
Pour Matt Smith, de Kpler, le sursaut des cours "semble davantage lié à la Libye qu'au Moyen-Orient".
Une source proche du Hezbollah a déclaré à l'AFP que le groupe ne voulait pas d'une guerre régionale et que ses représailles visaient seulement à "dissuader Israël".
M. Smith rappelle que la Libye avait connu une crise similaire en 2020. Le blocage avait alors duré près de six mois.
"Il existe un précédent et, de ce fait, on sait que ce n'est pas du bluff", a souligné l'analyste. "Le marché prend ça sérieusement."
Le gouvernement de l'Est a décidé la fermeture des sites et la suspension des exportations en riposte à la prise de contrôle de la Banque centrale de Libye (BCL), par une commission mandatée par le gouvernement de Tripoli.
Benghazi voit d'un mauvais oeil des proches du Premier ministre Abdelhamid Dbeibah prendre les commandes de l'institution, qui contrôle une partie des flux financiers du pays.
La hausse des cours lundi s'inscrit également dans un mouvement de remontée entamée en fin de semaine dernière, après que le WTI a touché un plus bas de six mois, jeudi.
Nombre d'opérateurs qui spéculaient depuis plusieurs semaines à la baisse ont fait volte-face ces derniers jours et parient désormais à la hausse.