Le pétrole rebondit, confiance dans la demande, tension sur l'offre
Les cours du pétrole ont rebondi mardi, sur un marché qui a vu dans des indicateurs américains décevants la perspective d'une fin du resserrement monétaire aux Etats-Unis, avec, en toile de fond, un ralentissement des exportations russes.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 1,43%, clôturant à 79,63 dollars.
Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en août, il s'est lui redressé de 2,15%, pour finir à 75,75 dollars.
"Les chiffres de ventes de détail (aux Etats-Unis) ont été très faibles, ce qui signifie que la Fed (banque centrale américaine) ne va pas remonter ses taux" au-delà de sa prochaine réunion, en juillet, a expliqué Phil Flynn, analyste de Price Futures Group.
Les ventes de détail ont progressé de 0,2% en juin sur un mois, soit sensiblement moins que les 0,5% attendus par les économistes.
Non seulement les opérateurs ne croient plus à de nouveaux tours de vis de la Fed passé juillet, mais ils tablent désormais sur une première baisse de taux dès mars 2024.
Pour Edward Moya, analyste d'Oanda, les traders ont aussi salué la communication des autorités chinoises, qui ont demandé aux sociétés financières de soutenir davantage la consommation des ménages, notamment via des taux de crédit modérés.
Selon Edward Moya, l'hypothèse d'un autre geste favorable à la croissance, en l'occurrence un nouvel assouplissement monétaire de la Banque populaire de Chine (PBoC) soutient également les cours.
Aux Etats-Unis, la demande de produits raffinés reste nourrie, ce qui se traduit par une remontée du prix de gros de l'essence, qui a atteint mardi son plus haut niveau depuis trois mois.
Côté offre, les exportations de brut russe sont tombées récemment à leur plus bas niveau depuis six mois, selon des données recueillies par l'agence Bloomberg.
"Le marché réalise que la Russie ne fait pas semblant de réduire sa production", commente Phil Flynn, "ils sont sérieux".
En février, la Russie s'était engagée unilatéralement à diminuer sa production de 500.000 barils par jour à compter de mars. Mais jusqu'en juin, les chiffres d'exportation avaient davantage montré une accélération qu'un ralentissement.
Début juillet, le deuxième exportateur mondial a fait une nouvelle promesse, celle d'amputer ses exportations de 500.000 barils par jour en août.