Le pétrole recule avec le bond du dollar et un mauvais indicateur américain
Les cours du pétrole ont poursuivi leur reflux vendredi, lestés par le rebond du dollar ainsi que par un mauvais indicateur macroéconomique américain, qui s'ajoute à la perspective de la reprise des exportations irakiennes vers la Turquie.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a perdu 1,08%, pour clôturer à 74,17 dollars.
Quant West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juin, il a lui cédé 1,17%, à 70,04 dollars le baril.
"Les cours sont pénalisés par l'élan du dollar", a observé, dans une note, Edward Moya, analyste d'Oanda. En deux jours, le billet vert a regagné près de 1,5% face à l'euro.
Autre élément de pression sur les prix, le ministre irakien du Pétrole, Hayan Abdel-Ghani, a déclaré à l'agence Reuters qu'il "n'y (aurait) pas de réduction supplémentaire" de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+ lors de la prochaine réunion ministérielle du 4 juin.
"Pour ce qui est de l'Irak, nous ne pouvons pas réduire davantage" les volumes, a expliqué le dirigeant.
L'incapacité de l'Opep+ à raffermir durablement les cours, après que huit membres ont annoncé, début avril, des coupes atteignant 1,16 million de barils par jour, alimentait jusqu'ici l'incertitude quant à une possible réduction supplémentaire annoncée en juin.
Jeudi, les prix de l'or noir avaient déjà fléchi avec l'annonce d'une demande officielle transmise par l'Irak à la Turquie en vue de la reprise des exportations de brut du premier vers la seconde, qui représentent, en temps normal, quelque 450.000 barils par jour.
Pour Michael Lynch, de Strategic Energy & Economic Research (SEER), le marché de l'énergie a aussi été mal orienté par l'enquête mensuelle de l'université du Michigan sur le moral des consommateurs américains.
La confiance des consommateurs a plongé en mai, à 57,7 points, au plus bas depuis six mois, alors que les économistes s'attendaient à une décélération nettement plus modérée.
Le marché a fait peu de cas des déclarations, jeudi, de la secrétaire américaine à l'Energie, Jennifer Granholm, qui avait indiqué que les Etats-Unis envisageaient d'acheter du brut sur le marché dès cet été pour reconstituer leurs réserves stratégiques.
La ministre avait pourtant estimé, fin mars, qu'il serait "difficile" d'entamer ce processus cette année.
"Les gens pensent qu'ils ne feront rien, sauf si les prix continuent à baisser", selon Michael Lynch.