Le pétrole remonte, retour de la prime de risque liée à Gaza
Les cours du pétrole, qui baissaient en début de séance avec l'espoir d'une trêve entre Israël et Hamas, ont regagné du terrain et terminé en hausse après des frappes aériennes israéliennes sur Rafah, dans le sud de la banque de Gaza.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a gagné 0,50% à 83,76 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, a avancé de 0,77% à 78,99 dollars.
L'armée israélienne a mené mercredi des frappes aériennes et dit poursuivre ses opérations au sol "ciblées" à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à l'heure où se tiennent au Caire de délicates négociations en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas.
"La tendance des cours est passée en hausse car il semble qu'Israël se prépare à entrer dans Rafah", a commenté Andy Lipow de Lipow Oil Associates.
La prime de risque géopolitique a donc réapparu, soutenue en outre par des attaques des rebelles houthis au large du Yémen, un point de passage important pour les navires commerciaux.
Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont lancé trois drones lundi soir, le premier a été intercepté par un navire de la coalition et le deuxième par l'armée américaine, tandis que le troisième s'est écrasé dans le golfe d'Aden (sud).
"Toutes ces tensions ont mené à un rebond des cours du pétrole", a estimé M. Lipow.
L'analyste a rappelé également que le marché commençait à s'intéresser à la prochaine réunion des membres de l'Opep+ le 1er juin. "On s'attend à ce qu'ils continuent leurs coupes de production de brut tout au long du troisième trimestre", a indiqué M. Lipow, ajoutant qu'il était "probable" que l'Opep+ réserve "une surprise" en prolongeant même ces coupes jusqu'à la fin de l'année.
Aux Etats-Unis, les stocks hebdomadaires de brut ont un peu diminué, ce qui en général est porteur pour les cours. Durant la période de sept jours achevée le 3 mai, ces réserves ont diminué de 1,4 million de barils après avoir grimpé de 7,3 millions de barils la semaine précédente.
Les réserves d'essence ont, elles, progressé légèrement de 0,9 million de barils.
"Une plus forte activité de raffinage et des exportations plus importantes ont favorisé une légère diminution des stocks de brut, aidant ainsi à réduire une partie de l'importante accumulation de la semaine dernière", a commenté Matt Smith, analyste du marché pétrolier pour Kpler.
"L'accélération de l'activité de raffinage a également donné lieu à des augmentations très modestes des stocks tant pour l'essence que pour les distillats, ce qui complète un rapport plutôt anodin", a ajouté l'analyste.