Le pétrole reprend son souffle après les coupes saoudienne et russe
Le pétrole fléchissait légèrement mercredi, pris entre les coupes saoudienne et russe accentuant la pression sur le marché, et l'augmentation de l'offre venant d'autres pays producteurs ainsi que les inquiétudes sur la demande.
Vers 10H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, perdait 0,58% à 89,52 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, glissait de 0,46% à 86,29 dollars.
Malgré ce léger repli, les cours du brut évoluent à des niveaux proches de leurs plus hauts depuis novembre, atteints la veille.
Mardi, le Brent a en effet dépassé la barre des 90 dollars le baril pour la première fois de l'année, après l'annonce de la prolongation de la réduction de production de l'Arabie saoudite et des exportations de la Russie jusqu'à fin 2023.
Le Royaume va continuer de réduire sa production de pétrole d'un million de barils par jour (bpj) pour "trois mois supplémentaires", d'octobre à décembre. Lui emboitant le pas, la Russie maintient la réduction de ses exportations de pétrole de 300.000 barils par jour jusqu'à la fin 2023.
"Ce scénario accroît la pression sur l'offre et pourrait entraîner de nouvelles hausses de prix", explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Pour les analystes de Rystad Energy, la demande mondiale de pétrole devrait désormais dépasser l'offre d'environ 2,7 millions de barils par jour au cours du dernier trimestre.
Cependant, "plusieurs facteurs limitent la hausse des prix du pétrole, notamment l'augmentation de la production iranienne, qui devrait bientôt atteindre 3,4 millions de barils par jour", poursuit M. Evangelista.
Les annonces saoudiennes et russes interviennent aussi dans un contexte de ralentissement économique mondial et d'inflation élevée.
"L'impact de ces réductions sur l'inflation et la politique économique en Occident est difficile à prévoir, mais la hausse des prix du pétrole ne fera qu'accroître la probabilité d'un nouveau resserrement budgétaire, en particulier aux États-Unis, pour juguler l'inflation", affirme Jorge Leon, de Rystad Energy.
Le marché s'inquiète également toujours de la demande de la Chine, dont l'économie traverse une période de déflation et subit une crise immobilière.
L'état de santé de l'économie du pays, premier importateur de brut au monde, est scrutée par les investisseurs, étant liée au niveau de la demande.