Le pétrole reste en hausse, aidé par une estimation de demande relevée
Les cours du pétrole sont parvenus à arracher une troisième hausse consécutive mardi, emmenés par un rapport américain qui a légèrement relevé son estimation de demande mondiale de produits raffinés, tout en abaissant un peu celle de la production de brut.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'est apprécié de 0,55%, pour clôturer à 77,44 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juin, a pris 0,75%, à 73,71 dollars.
La séance avait pourtant mal commencé pour l'or noir, le Brent lâchant jusqu'à 2,52% après la publication de chiffres du commerce extérieur chinois jugés décevants.
La Chine n'a importé que 10,3 millions de barils de brut par jour en avril, contre 12,3 millions en mars.
Cette contraction "ne devrait pas dissiper les doutes sur la solidité du rebond de la demande", a réagi, dans une note, Carsten Fritsch, de Commerzbank.
Pour autant, la tendance s'est inversée en fin de séance, après la publication du rapport mensuel de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a revu en légère baisse son estimation de production mondiale et un peu en hausse sa prévision de demande.
L'EIA voit désormais la demande mondiale atteindre 103,16 millions de barils par jour au quatrième trimestre, contre 103,11 jusqu'ici.
Parallèlement, elle anticipe une production totale de 103,69 millions de barils, toujours sur les trois derniers mois de 2023, contre 103,72 jusqu'ici.
"Ce rapport a été très bénéfique" pour les cours, a commenté Phil Flynn, de Price Futures Group.
Le retournement de tendance, mardi, s'est affirmé "après des informations de presse selon lesquelles le gouvernement (du président américain Joe) Biden prévoit de reconstituer les réserves stratégiques (de brut) une fois les opérations de maitenance achevée, plus tard cette année", a relevé, dans une note, Edward Moya, d'Oanda.
L'agence Bloomberg a ainsi fait état de l'annulation de ventes de barils tirés des réserves stratégiques (SPR) et de la décision de racheter prochainement du pétrole sur le marché pour remplir ces SPR.
Interrogé par l'AFP, le département américain de l'Energie a néanmoins réfuté toute annonce récente, renvoyant à des communications remontant à plusieurs semaines sur la reconstitution des SPR.
Le ministère américain de l'Energie est obligé par une loi ancienne votée au Congrès en 2015 de mettre en vente 26 millions de barils tirés des réserves stratégiques entre avril et juin. Depuis fin mars, les SPR ont ainsi déjà diminué de 6,3 millions de barils.
La ministre américaine de l'Energie, Jennifer Granholm, avait déclaré, fin mars, que ces ventes impromptues et des travaux de maintenance en cours dans deux des quatre sites de stockage des SPR allaient rendre "difficile" d'entamer la reconstitution des réserves stratégiques dès cette année.