Le pétrole retombe, les efforts de relance de la Chine jugés insuffisants
Les prix du pétrole retombaient mardi, malgré la réduction de taux directeurs en Chine qui devait doper la demande, ces efforts paraissant insuffisants aux investisseurs qui se focalisent sur la santé économique fragile du pays.
Vers 15H40 GMT (17H40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 1,31% à 75,09 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, abandonnait 2,17% à 70,22 dollars.
"Les prix du brut sont en baisse en raison de la déception suscitée par l'ampleur des baisses des taux d'intérêt directeurs en Chine", commente Edward Moya, analyste chez Oanda.
La banque centrale chinoise a réduit mardi deux taux d'intérêt de référence, après plusieurs mesures similaires ces dernières semaines pour tenter de relancer la croissance post-Covid dans la deuxième économie mondiale.
Ces deux taux sont désormais à leur plus bas historique.
"Les réductions des taux d'intérêt en Chine (avaient) font naître l'espoir d'un rebond de la demande" de brut, a commenté John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Si les taux ont été réduits, ils l'ont été "moins que prévu, d'où la faiblesse persistante" des cours, souligne Tamas Varga, de PVM Energy.
La Chine a aussi dévoilé ces dernières semaines des indicateurs décevants qui ont confirmé les inquiétudes des investisseurs quant à la santé économique fragile du pays, qui limite la demande de brut.
Or, le marché chinois est capital pour le pétrole, "la deuxième économie mondiale (étant) responsable de 50% de la croissance de la demande de pétrole au second semestre" cette année, a précisé M. Varga.
"À moins que des signes concrets d'épuisement des stocks mondiaux n'apparaissent, le marché devrait rester bloqué dans sa fourchette actuelle", estime M. Moya.
Côté offre, si le marché devrait se resserrer pendant la seconde moitié de l'année avec les réductions de production mises en oeuvre par plusieurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+), d'autres ont quant à eux augmenté leur production.
La faiblesse des cours de l'or noir "peut être liée au fait qu'une plus grande quantité de pétrole brut arrive sur le marché en provenance d'Iran", avance Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
La participation au marché pétrolier de l'Iran est fortement limitée depuis 2018 et le rétablissement des sanctions économiques américaines par l'administration de Donald Trump.
Or "il semblerait que l'Iran ait réussi à augmenter ses exportations de pétrole de manière significative au cours des derniers mois", poursuit-il, des cabinets d'analyse évoquant 1,5 à 1,6 million de barils de pétrole iranien exporté par jour en mai, "leur niveau le plus élevé depuis cinq ans".