Le pétrole se replie, appels de la communauté internationale à la désescalade au Proche-Orient

24/10/2024
AFP

Les cours du pétrole ont légèrement baissé jeudi, après être montés plus tôt dans la journée, retenus par les efforts diplomatiques pour une désescalade au Proche-Orient.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a reculé de 0,81%, à 74,38 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a abandonné 0,83%, à 70,19 dollars.

"Au cours des dernières semaines, le pétrole brut a été sous pression et cela s'explique en partie par le déroulement des événements géopolitiques" au Proche et Moyen-Orient, a expliqué à l'AFP Bart Melek, de TD Securities.

La moindre déclaration d'un responsable politique pouvant faire bouger les cours, selon Ole Hvalbye, analyste chez SEB.

Les Etats-Unis et le Qatar ont annoncé jeudi une reprise des négociations en vue d'une trêve dans la bande de Gaza, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, disant envisager de nouvelles options pour sortir de l'impasse.

Après sa rencontre avec le Premier ministre qatari, dont le pays figure parmi les médiateurs et abrite le bureau politique du mouvement islamiste palestinien, M. Blinken a par ailleurs affirmé que les négociateurs se réuniraient "dans les prochains jours".

Dans le même temps, Emmanuel Macron a exhorté à faire cesser "au plus vite" les hostilités au Liban, lors de la conférence pour le Liban initiée par le président français jeudi, qui a permis de récolter un milliard de dollars pour les Libanais et leur armée, à défaut d'avancées sur le volet diplomatique.

Les combats se sont poursuivis jeudi: Israël a visé des dépôts d'armes du Hezbollah tandis que le mouvement islamiste a revendiqué des tirs de roquettes vers le nord d'Israël et fait état de combats "à bout portant" dans le sud du Liban.

Les investisseurs "attendent toujours des informations sur ce que pourrait être la réponse israélienne" aux tirs de missiles lancés par l'Iran le 1er octobre contre l'Etat hébreu, a souligné Bart Melek

"Jusqu'à présent, les rapports suggèrent qu'ils s'abstiendront de frapper les installations pétrolières" iraniennes, a-t-il ajouté, faisant ainsi retomber les prix de l'or noir.

Ole Hvalbye précise qu'il n'y a "pas eu de nouvelle importante" concernant l'offre et la demande, et que cela traduit "la difficulté d'estimer le risque géopolitique".

Dans son dernier rapport publié la semaine dernière, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit que la croissance de la demande de pétrole ralentira fortement en 2025, tout en s'attendant à une augmentation de la production.

"Le marché reste également attentif à l'Opep+", l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont huit membres "s'apprêtent à revenir progressivement sur les coupes volontaires de production" auxquelles ils s'étaient engagé fin 2023, soit 2,2 millions de barils par jour.

"Ces barils ne sont actuellement pas désirés et pourraient donner lieu à un excédent", a-t-il ajouté.

En outre, les informations faisant état de la présence de troupes nord-coréennes en Russie en vue d'un éventuel déploiement en Ukraine sont "troublantes et ajoutent à l'incertitude sur des perturbations d'approvisionnement de pétrole potentielles liées à la guerre", a relevé Tamas Varga.