Le pétrole se reprend après la baisse de taux de la Fed
Le pétrole a limité ses pertes mercredi après avoir évolué pendant quasiment toute la séance dans le rouge, aidé par la décision de la banque centrale américaine (Fed) de tailler nettement dans ses taux.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, s'est effrité de 0,07%, pour clôturer à 73,65 dollars.
Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, a lui cédé 0,39%, à 70,91 dollars.
Plus tôt, le WTI avait lâché jusqu'à plus de 2%, avant de se redresser dans les dernières minutes, après l'annonce de la Fed, qui a baissé son taux directeur d'un demi-point de pourcentage.
"La Fed a remis le brut en selle", a commenté Matt Smith, analyste de Kpler. "C'était l'événement de la journée, si pas du mois."
Contexte inhabituel, le marché aura été partagé jusqu'à la communication de la Fed, certains opérateurs pariant sur un demi-point, quand une proportion significative tablait sur un quart de point.
"On pouvait penser qu'un demi-point soutiendrait davantage les cours qu'un quart", a expliqué Matt Smith.
Un assouplissement monétaire marqué abaisse le coût de l'argent et est de nature à relancer la consommation, d'énergie notamment.
Par ailleurs, lorsqu'une banque centrale réduit ses taux, elle sape souvent sa monnaie. Une majorité des échanges de pétrole étant libellés en dollar, un billet vert plus faible tend à faire remonter les cours du brut.
Mais l'élan consécutif au coup de rabot de la Fed aura été limité.
"Il n'y avait rien d'emphatique dans les échanges d'aujourd'hui", a souligné Matt Smith.
Ce manque d'enthousiasme tient en partie à une consolidation après le rebond des dernières séances. Depuis son plus bas du 11 septembre, le WTI avait repris plus de 8%.
"Le temps était venu de reprendre son souffle", a estimé Matt Smith.
Signe de sa relative apathie, le marché n'avait pas réagi, plus tôt, à la nouvelle vague d'explosions d'appareils de transmission de membres du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah.
Après les bipeurs, mardi, ce sont des talkies-walkies qui ont explosé simultanément mercredi, faisant 14 et plus de 450 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
Le Hezbollah a accusé Israël et promis à l'Etat hébreu un "juste châtiment".
"Le Liban et le Hezbollah n'affectent pas directement la production de pétrole, donc cela joue moins sur la prime de risque géopolitique", a fait valoir Matt Smith.
Les opérateurs ont aussi peu tenu compte du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a fait état d'une contraction de 1,6 million de barils des réserves commerciales de pétrole aux Etats-Unis, soit davantage que les 200.000 barils attendus par le marché.
"Le rapport n'était ni haussier, ni baissier", selon Matt Smith.