Le pétrole se reprend, les appréhensions sur la demande s'apaisent

18/06/2024
AFP

Les cours du pétrole remontent mardi, les analystes misant sur une reprise de la demande à la saison estivale, qui avait déjà propulsé les prix du brut la veille.

Vers 14H30 GMT (16H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, prenait 0,88% à 84,99 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juillet, grappillait 1,18% à 81,28 dollars.

"Il existe une conviction croissante selon laquelle les stocks mondiaux de pétrole commenceront bientôt à baisser, ce qui devrait soutenir durablement les prix du pétrole au second semestre" en raison de la "demande de la saison estivale", a expliqué à l'AFP Tamas Varga, analyste de PVM Energy.

"Après l'impressionnant bond" de lundi, les prix ont connu en début de séance une faiblesse passagère motivée par des prises de bénéfices, sans entamer la tendance haussière du moment, a précisé l'analyste.

Lundi, le prix du Brent avait déjà bondi de 1,97%, tandis que celui du WTI s'était relevé de 2,40%.

Mardi en début de séance, les investisseurs s'étaient focalisés sur la récente augmentation des stocks américains, qui allait dans le sens d'une baisse des prix.

L'évolution des cours dépendra des prochains chiffres sur les réserves américaines publiés jeudi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) au lieu de mercredi, en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.

Si le rapport de l'EIA "montre des baisses à tous les niveaux, cela suffira à faire remonter" les cours, a estimé M. Varga.

Cet analyste constate également la fin de la poussée du dollar, qui avait été porté par la "faiblesse de l'euro précipitée par les élections parlementaires européennes et par la progression du parti d'extrême droite français".

Ces derniers jours, les marchés s'étaient inquiétés de potentielles retombées économiques négatives en cas de victoire du Rassemblement national (RN) aux prochaines législatives en France, tout en décortiquant le programme d'union de gauche du Nouveau Front populaire.

L'or noir étant libellé en dollar, un billet vert moins moins fort encourage les achats de pétrole en devises étrangères, ce qui a tendance à doper les cours du brut.

Autre facteur soutenant les prix, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés réunis dans l'Opep+ "a tout fait pour rassurer le marché" sur le fait qu'elle se laisse la possibilité de ne pas réintroduire comme prévu les 2,5 millions de barils par jour à partir de cet automne, si le marché est excédentaire, ont relevé les analystes de DNB.

Cependant, le Bureau national des statistiques (BNS) de Chine a publié lundi des données sur le traitement du pétrole brut par les raffineries chinoises pour le mois de mai, qui ont atteint 60,52 millions de tonnes ou 14,3 millions de barils par jour, un chiffre légèrement inférieur à celui du mois précédent, a noté Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

"La transformation du pétrole brut en Chine pourrait donc stagner cette année pour la première fois depuis deux décennies, (à l'exception de 2022, qui a été impactée par les confinements liés au coronavirus)", ce qui se traduit par moins d'importations de brut, a-t-il ajouté.

Il en déduit que "l'augmentation de la demande chinoise de pétrole dans le monde pourrait être nettement inférieure cette année".

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