Le pétrole se tasse, la demande préoccupe toujours le marché

29/02/2024
AFP

Les cours du pétrole se sont légèrement repliés, jeudi, le marché étant toujours préoccupé par le niveau de la demande et l'impact de politiques monétaires agressives.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a fini tout proche de l'équilibre (-0,07%), à 83,62 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance s'est lui effrité de 0,35%, à 78,26 dollars.

Pour Susannah Streeter, d'Hargreaves Lansdown, l'accroissement plus élevé que prévu des stocks américains de brut a mis l'or noir sous pression.

Selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), les réserves commerciales de pétrole non raffiné ont augmenté de 4,2 millions de barils la semaine dernière, alors que les analystes n'attendaient qu'une hausse de 3,7 millions.

Par ailleurs, les livraisons de produits raffinés au marché américain, considéré comme indicateur de demande, restent inférieures (-3%) à leur niveau de l'an dernier à la même époque, en moyenne sur quatre semaines.

Les cours se sont quelque peu redressés après la publication de l'indice de prix américain PCE, qui a montré une décélération de l'inflation sur un an et un petit fléchissement de la consommation.

Par ailleurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont rebondi.

"Cela a fait penser au marché du pétrole que la Fed (banque centrale américaine) pourrait baisser ses taux prochainement", a expliqué Phil Flynn, de Price Futures Group, l'activité économique des Etats-Unis montrant des signes d'essoufflement.

Mais l'optimisme a été tempéré par les déclarations du président de l'antenne de la Fed à Atlanta, Raphael Bostic, qui a renvoyé à l'été la première baisse du taux directeur, allant dans le même sens que nombre de ses collègues.

"Les prévisions de demande (de pétrole) restent fragiles et la crue des stocks interroge sur l'équilibre du marché", a commenté, dans une note, Ryan McKay, de TD Securities.

"Le marché est toujours un peu hésitant, parce que nous n'avons par réussi à franchir les 80 dollars" pour le WTI, abonde Phil Flynn, pour qui "il y a une résistance" à ce niveau.

La dernière incursion de la variété de référence américain au-dessus de ce seuil remonte à près de quatre mois.

Les opérateurs attendent les indices d'activité PMI en Chine pour le mois de février, qui seront publiés vendredi.

"On parle d'une demande plus ferme après le Nouvel an (chinois)", indique Phil Flynn, "donc un bon chiffre d'activité pour tirer les cours".