Le pétrole soutenu par la menace d'attaques houthies pour l'approvisionnement
Les prix du pétrole grimpaient légèrement lundi, la menace persistante des rebelles Houthis du Yémen sur la chaîne d'approvisionnement en mer Rouge restant cependant tempérée par la reprise de la production dans un important gisement lybien.
Vers 10H25 GMT (11H25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, grappillait 0,11%, à 78,67 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 0,16% à 73,57 dollars.
Affirmant agir en réponse au conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, mènent des attaques sur des navires commerciaux empruntant l'importante route de la mer Rouge, rappelle Tamas Varga, analyste de PVM Energy.
L'armée américaine, qui multiplie les interventions pour tenter de sécuriser le trafic maritime dans la zone, a indiqué dimanche avoir déclaré morts deux membres de l'US Navy disparus le 11 janvier au large des côtes somaliennes. Ces deux "Navy Seals" (commandos de marine, ndlr) intervenaient dans la cadre d'une opération d'interception d'armes iraniennes destinées aux rebelles Houthis.
Les prix profitaient davantage d'"une vague de froid aux États-Unis que de ce niveau d'anxiété accru quant à une éventuelle rupture d'approvisionnement en provenance du Moyen-Orient", ajoute cependant M. Varga.
En début de séance, les cours évoluaient même à la baisse alors que le redémarrage d'un important "gisement pétrolier en Libye éclipse les risques liés à la mer Rouge", commente Helge André Martinsen, analyste de DNB.
La Compagnie nationale de pétrole (NOC) en Libye a en effet annoncé dimanche la reprise de la production pétrolière sur l'un des plus importants gisements pétroliers du pays, après un arrêt de l'activité de deux semaines suite à des protestations sur ce site.
La compagnie pétrolière nationale lybienne a annoncé la reprise de la production sur le champ de al-Charara, mis à l'arrêt plus tôt ce mois-ci, ainsi que la levée de l'"état de force majeure" sur le site.
Cet "état de force majeure" est invoqué dans des circonstances exceptionnelles et permettait une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.
Situé à environ 900 km au sud de Tripoli, al-Charara produit en temps normal 315.000 barils par jour, sur une production nationale revenue à plus de 1,2 million de barils par jour (contre 1,5 à 1,6 million avant la Révolution de 2011).
Or la perspective de davantage de barils disponibles sur le marché contribue à freiner la hausse des prix du pétrole.