Le pétrole soutenu par les stocks américains et les tensions au Moyen-Orient
Les prix du pétrole ont poursuivi leur hausse mercredi, soutenus par la montée des tensions géopolitiques après la frappe d'un bâtiment diplomatique iranien en Syrie et par une solide demande de carburants la semaine dernière aux Etats-Unis.
L'Opep+ a par ailleurs recommandé, à l'occasion d'une réunion technique de leur comité ministériel conjoint de suivi (JMMC), de maintenir sa stratégie de baisses de production, ce qui est favorable aux cours.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a pris 0,48% à 89,35 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, a pris 0,32% à 85,43 dollars.
Les deux références du brut ne cessent de dépasser leurs plus hauts depuis fin octobre, le Brent frôlant 90 dollars le baril.
"Les risques géopolitiques accrus liés à l'escalade du conflit au Moyen-Orient, aux réductions de l'offre de l'Opep et à l'amélioration des données en provenance de Chine contribuent à alimenter" cette hausse des prix, a résumé James Harte, de Tickmill.
Les investisseurs continuent de s'inquiéter de possibles perturbations de l'approvisionnement, après la frappe aérienne de lundi, imputée à Israël, qui a visé le bâtiment jouxtant l'ambassade d'Iran à Damas, faisant au moins 13 morts, dont sept militaires iraniens. L'Iran a juré de riposter.
Renforçant le soutien des cours, l'état des stocks de brut américain la semaine dernière a montré certes une augmentation de 3,2 millions de barils mais, bonne surprise pour le marché, la demande d'essence a été forte et les réserves d'essence ont diminué de 4,3 millions de barils.
Enfin, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés dans l'alliance Opep+, au cours d'une réunion technique, ont fait un point d'étape mercredi et validé la stratégie actuelle de baisse de production.
Le prochain rendez-vous est fixé au 1er juin quand les ministres des 22 pays producteurs se réuniront à Vienne.
Aux Etats-Unis, le département de l'Energie a expliqué mercredi renoncer pour l'instant, en raison des prix élevés du brut, à racheter quelque 3 millions de barils pour renflouer les réserves stratégiques du pays (SPR).
L'administration Biden, qui s'est engagée à reconstituer ses réserves stratégiques après la vente de 180 millions de barils juste après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a retardé le rachat imminent de quelque 3 millions de barils.
Un porte-parole du ministère de l'Energie a indiqué que l'Administration gardait "l'intérêt du contribuable au premier plan" et que vu le cours du baril, le gouvernement surveillait "la dynamique du marché pour rester agile et innovant dans l'approche d'une reconstitution réussie des réserves".