Le pétrole tendu par les risques géopolitiques
Le pétrole a clos en légère hausse mardi, soutenu par les craintes d'une expansion du conflit entre Israël et le Hamas après un tir meurtrier sur un hôpital à Gaza.
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a terminé en hausse de 0,27%, à 89,90 dollars, mais continuait sa progression au-dessus de 90 dollars le baril au cours d'échanges après la clôture.
Au moins 200 personnes ont été tuées mardi soir dans un tir sur l'enceinte d'un hôpital de la ville de Gaza, a rapporté le ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, qui en a imputé la responsabilité à Israël.
L'armée israélienne a elle attribué cette frappe à l'organisation palestinienne Jihad islamique, démentant toute responsabilité.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, est, lui, resté stable à la clôture à 86,66 dollars, mais dépassait les 87 dollars après la clôture.
"La prime de risque géopolitique monte car la situation au Proche-Orient évolue minute par minute", a indiqué John Kilduff d'Again Capital, après la clôture.
La frappe sur l'hôpital de Gaza "est typiquement le type d'action qui augmente les risques de rendre ce conflit potentiellement plus régional, ce qui pourrait mettre en danger l'approvisionnement de pétrole dans la région", a souligné l'analyste.
Mais jusqu'ici le marché du pétrole "essaye d'être très mesuré dans ses réactions", a-t-il relevé.
Si le Levant n'est pas une région productrice de pétrole, les investisseurs craignent notamment que le conflit s'étende à l'Iran, important producteur de brut et membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Ils notent qu'une application plus stricte des sanctions pétrolières américaines contre l'Iran, soutien de longue date du mouvement islamiste palestinien Hamas, se traduirait par une moindre offre sur le marché de la part de Téhéran.
Les dirigeants iraniens affirment toutefois ne pas être impliqués dans l'attaque lancée le 7 octobre par le Hamas contre Israël.
Les gains des cours pétroliers étaient toutefois plafonnés par la perspective d'une possible offre plus importante en provenance du Venezuela, pays disposant des plus grandes réserves de pétrole prouvées au monde, a indiqué Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.
Plusieurs médias ont rapporté lundi que les gouvernements des Etats-Unis et du Venezuela ont passé un accord selon lequel Washington allègerait les sanctions contre le secteur pétrolier vénézuélien, en échange de l'organisation d'un scrutin présidentiel sous contrôle international l'an prochain.