Le pétrole termine stable, pris dans des vents géopolitiques contraires
Les cours du pétrole ont terminé à un niveau proche de l'équilibre mardi, poussés par l'aggravation des tensions entre l'Ukraine et la Russie, mais freinés par l'engagement de l'Iran d'arrêter l'expansion de son stock d'uranium hautement enrichi.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, a grappillé 0,01% pour clôturer à 73,31 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en décembre, a progressé de 0,33%, à 69,39 dollars.
"Il y a deux forces opposées qui se battent l'une contre l'autre pour l'orientation du marché", a commenté Robert Yawger, de Mizuho USA, la première étant l'escalade des tensions entre la Russie et l'Ukraine qui ont poussé les prix à la hausse.
Le président russe Vladimir Poutine a signé mardi, au millième jour de son offensive contre l'Ukraine, le décret élargissant les possibilités de recours à l'arme nucléaire, juste après que les Etats-Unis ont autorisé Kiev à frapper le sol russe avec ses missiles à longue portée.
L'armée ukrainienne a frappé la région frontalière russe de Briansk avec des missiles américains de longue portée ATACMS, a confirmé mardi à l'AFP un haut responsable ukrainien après une annonce de Moscou en ce sens.
"Cette situation a fait monter les prix", les investisseurs se préparant "à voir disparaître des barils russes du marché", a expliqué M. Yawger.
"Les dommages que l'Ukraine pourrait infliger aux installations énergétiques russes au cours des prochaines semaines pourraient s'avérer considérables", a affirmé de son côté Tamas Varga, analyste chez PVM.
Cette prime de risque liée à l'Europe de l'Est est compensée par l'annonce de l'Iran de stopper l'expansion de son stock d'uranium hautement enrichi, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) consulté mardi par l'AFP.
Au cours de la visite de son chef Rafael Grossi la semaine dernière, "l'agence a vérifié" sur les sites nucléaires de Natanz et Fordo "que l'Iran avait commencé à mettre en oeuvre des préparatifs visant à stopper l'augmentation de son stock d'uranium enrichi à 60%", proche des 90% nécessaires pour élaborer une bombe, écrit l'instance onusienne.
L'Iran fait partie des dix plus grands producteurs de pétrole brut et possède les troisièmes réserves prouvées.
Par ailleurs, la veille, les cours étaient fortement montés après l'arrêt des opérations d'un champ pétrolier norvégien exploité par Equinor. Le "Johan Sverdrup représente environ 36% de la production totale de pétrole de la Norvège", précise Ole Hvalbye, analyste chez SEB.
La production a repris aux deux tiers mardi matin, ce qui a conduit à un recul des prix du brut. Mais ceux-ci ont ensuite été rattrapés par l'actualité géopolitique.
Les intervenants garderont un oeil mercredi sur la publication du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).
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