Les cours du brut reculent avec le retour de pétroliers en mer Rouge
Les prix du pétrole ont poursuivi leur recul jeudi, tandis que le retour de navires pétroliers de grands armateurs en mer Rouge rassure le marché, après des craintes de problèmes d'approvisionnement via cette zone clef, où les tensions restent vives.
L'annonce jeudi d'une diminution des stocks commerciaux de brut aux Etats-Unis la semaine dernière n'a pas aidé à soutenir les cours.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, dont c'est le dernier jour de cotation, a baissé de 1,58%, à 78,39 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a plongé de 3,15%, à 71,77 dollars.
"Les prix du pétrole chutent en raison du léger volume d'échanges cette semaine, alors que davantage de compagnies maritimes annoncent qu'elles vont reprendre les traversées de la mer Rouge", a commenté Phil Flynn, analyste de Price Futures Group.
"Les pétroliers (...) ayant repris leurs traversées du canal de Suez et de la mer Rouge, grâce à la présence rassurante d'une équipe maritime dirigée par les Etats-Unis dans la région, cela a permis de dissiper certaines inquiétudes immédiates concernant les problèmes d'approvisionnement", a aussi expliqué Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Des navires de l'armateur français CMA-CGM sont en effet revenus en mer Rouge après les attaques perpétrées par des rebelles Houthis du Yémen, et ceux du danois Maersk vont faire de même, avaient indiqué mercredi les deux géants du transport maritime.
"Certains navires ont transité par la mer Rouge" et "nous envisageons d'augmenter de façon progressive le transit de nos navires par le Canal de Suez" - qui relie la Méditerranée à la mer Rouge -, avait précisé CMA-CGM dans un message à ses clients, transmis à l'AFP.
Maersk se prépare de son côté à "reprendre la navigation dans la mer Rouge vers l'est comme vers l'ouest", avait signalé le transporteur danois dimanche dans un communiqué, en notant que ses premiers cargos allaient emprunter le canal "le plus vite possible".
"Toutefois, les tensions restent vives", a mis en garde Mme Streeter.
Les Etats-Unis ont de leur côté annoncé jeudi une série de sanctions visant les circuits de financement des rebelles Houthis, après leurs attaques contre plusieurs navires commerciaux en mer Rouge. Ces sanctions visent plusieurs personnes et entités au Yémen et en Turquie impliquées dans ces financements.
Par ailleurs, les investisseurs ont digéré l'annonce par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) d'une diminution plus forte que prévu des stocks hebdomadaires commerciaux américains lors de la semaine achevée le 22 décembre.
Ces stocks ont diminué de 6,9 millions de barils, alors que les analystes prévoyaient une baisse moyenne de 2,85 millions de barils, selon un consensus établi par Bloomberg News.
Les stocks d'essence ont, eux, reculé de 0,6 million de barils, un peu plus que les projections des analystes (-0,2 million).
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