Les Etats-Unis auront reconstitué leurs réserves stratégiques de pétrole fin 2024 (ministre)
Les Etats-Unis auront reconstitué leurs réserves stratégiques de pétrole d'ici la fin de l'année, après les avoir massivement ponctionnées pour soulager les cours de l'or noir, a indiqué lundi la ministre américaine de l'Energie, Jennifer Granholm.
Entre septembre 2021 et juillet 2023, les Etats-Unis ont ponctionné quelque 274 millions de barils sur leurs réserves stratégiques (SPR), soit environ 44% du total.
Au terme de cette phase, les SPR sont tombées à leur plus bas niveau depuis 40 ans.
Il s'agissait d'un tirage sans précédent, critiqué par les républicains, qui y voyaient une utilisation politique des réserves, destinées, en théorie, à faire face à des chocs majeurs sur le marché du pétrole.
Depuis juin 2023, le gouvernement américain a commencé à racheter du brut sur le marché pour renforcer ces réserves.
En neuf mois, les SPR ont augmenté d'environ 14,7 millions de barils, selon des chiffres publiés par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).
Lors d'une allocution à l'occasion de la grande conférence sur l'énergie CERAWeek, Jennifer Granholm a expliqué que le gouvernement américain avait déjà acheté, au total, de quoi faire monter le niveau des réserves stratégiques de 30 millions de barils par rapport à leur plancher de juillet 2023.
Il a aussi fait jouer des contrats d'échange, qui permettent au gouvernement de récupérer du pétrole après avoir prêté un montant équivalent à des acteurs de l'industrie.
"D'ici la fin de l'année, nous serons revenus là où nous aurions été sans les tirages", a affirmé la secrétaire à l'Energie.
Elle a intégré à son calcul l'annulation, obtenue en collaboration avec le Congrès, de tirages supplémentaires initialement prévus par des textes de loi anciens.
Ces lois auraient obligé, en cas d'application, le Département de l'Energie (DOE) à vendre 140 millions de barils supplémentaires entre 2023 et 2027.
"Nous avons montré que si nous pouvions préserver la sécurité énergétique (mondiale), nous étions aussi capables de réagir de façon responsable au changement de la réalité du marché", a fait valoir Mme Granholm.
Après une série de tensions, en particulier dues à la sortie de la pandémie et à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le marché de l'or noir a retrouvé son calme depuis l'automne.
L'abondance de l'offre et des interrogations sur la demande ont même poussé des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et certains de leurs alliés de l'accord Opep+ à réduire leur production de 2,2 millions de barils par jour durant le premier semestre 2024 pour soutenir les cours.