Les tensions géopolitiques pèsent sur la Bourse de Paris, qui recule nettement
La Bourse de Paris a terminé en forte baisse jeudi, de 1,32%, plombée notamment par les tensions géopolitiques entre Israël et l'Iran qui font grimper les cours du pétrole.
L'indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a reculé de 99,81 à 7.477,78 points. Mercredi, il a fini stable (+0,05%).
"On continue à être perturbé par la géopolitique et sans information complémentaire, le sujet continuera à flotter dans l'air", commente Sophie Chauvellier, gérante chez Dorval AM.
Les tensions au Moyen Orient se sont répercutées sur le marché du pétrole, qui a bondi peu avant la fin de la séance après que le président américain Joe Biden a évoqué des "discussions" en cours sur d'éventuelles frappes israéliennes contre les infrastructures pétrolières iraniennes.
Vers 16H15 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain prenait 4,22%, à 73,06 dollars, et son équivalent européen, le Brent de la mer du Nord, montait de 4,03% à 76,88 dollars.
Sur le CAC 40, seul le géant pétrogazier TotalEnergies affiche une nette progression (+1,45% à 61,52 euros), profitant de la hausse des prix de l'or noir.
L'escalade militaire entre Israël d'une part, l'Iran et le Hezbollah d'autre part a une influence directe sur "l'augmentation des prix de l'énergie, l'Europe étant un importateur net d'hydrocarbures", explique Sophie Chauvellier.
Ces tensions interviennent à une période où les investisseurs s'inquiétaient déjà pour la trajectoire de la croissance européenne. Or, la situation est "susceptible de faire perdre l'Europe en compétitivité et d'amener à une détérioration de son économie", a-t-elle poursuivi. Cette région est "plus vulnérable que les Etats-Unis sur ce volet, car les Américains sont auto-suffisants ou presque".
A cet élément s'ajoutent "des prises de bénéfices après les récentes hausses" du marché dans le sillage des annonces de Pékin pour soutenir la relance de la deuxième puissance économique mondiale, a encore expliqué Sophie Chauvellier.
"On a aucune certitude sur les retombées réelles de ces mesures chinoises et l'effet d'annonce est désormais passé", a-t-elle ajouté.
Bouygues Telecom révise ses objectifs à la baisse
Le titre du groupe industriel français Bouygues a chuté de 4,75% à 28,68 euros, après la révision à la baisse mercredi soir de deux indicateurs financiers de sa filiale Bouygues Telecom pour 2026.
L'entreprise prévient que le chiffre d'affaires de l'activité services, ainsi qu'un des principaux indicateurs de rentabilité du secteur télécoms (l'excédent brut d'exploitation EBITDAaL), seront en 2026 "en croissance modeste" par rapport à 2023 et "inférieurs aux chiffres présentés".
Ailleurs à la cote, l'action du géant des télécoms Orange a été entraînée à la baisse et a lâché 3,86% à 9,79 euros.
Stellantis dévisse
Le constructeur automobile Stellantis a lâché 4,09% à 11,90 euros, après que Barclays a dégradé sa note sur le titre.
"Nous nous sommes trompés sur Stellantis, en étant trop lents à reconnaître son problème de stocks aux Etats-Unis et l'érosion de ses parts de marché dans l'UE et aux Etats-Unis", ont écrit les analystes de la banque, soulignant au passage que "les actions sont en baisse de 41% depuis le début de l'année".
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