Pétrole: incertitude sur le marché, qui soupèse les perspectives d'un excédent

04/09/2024
AFP

Les cours du pétrole hésitaient mercredi, peu après que le baril de WTI est tombé sous la barre des 70 dollars, les acteurs du marché évaluant la probabilité d'un accroissement de l'offre libyenne et de l'Opep+.

Vers 10H40 GMT (12H40 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, grappillait 0,54% à 74,15 dollars, peu après avoir touché 72,63 dollars, un plus bas depuis décembre 2023.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, prenait tout juste 0,57%, à 70,74 dollars.

Plus tôt dans la séance, le WTI était tombé à 69,19 dollars le baril, un niveau également inédit depuis décembre 2023.

Après leur plongeon de la veille, les prix oscillaient en fonction "d'une augmentation potentielle de l'offre de l'Opep+ et de la Libye", note Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.

Début juin en effet, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés de l'accord Opep+ avaient annoncé leur volonté d'accroître leur production à partir d'octobre, en mettant fin aux réductions volontaires supplémentaires de certains membres.

Mais l'alliance discuterait désormais de la possibilité de retarder la mise en oeuvre de ce plan, d'après des informations de l'agence Bloomberg dévoilées mercredi, qui ont fait remonter les cours.

Le marché a également en tête la perspective d'"un accord qui résoudrait le conflit et rétablira la production de pétrole" en Libye, où le robinet de l'or noir est fermé depuis la semaine dernière en raison d'un conflit autour de la gouvernance de la banque centrale, expliquent les analystes de DNB.

La Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) avait annoncé avoir tenu des pourparlers lundi avec les deux exécutifs rivaux du pays: d'un côté celui d'Abdelhamid Dbeibah installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l'ONU, et de l'autre celui basé dans l'Est, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.

En parallèle, "le marché pétrolier fait face à des données macroéconomiques faibles", relèvent les experts de DNB.

La conjoncture économique morose en Chine, premier importateur de pétrole, présage d'une faiblesse de la demande et d'un potentiel déséquilibre, avec une offre susceptible d'augmenter.

Aux Etats-Unis, l'activité industrielle a continué à se contracter en août, selon l'indice ISM publié mardi, alors que la saison estivale touche à sa fin dans l'hémisphère nord, synonyme d'une moindre demande en essence.

Mais il est possible que "le marché pétrolier s'avère sous-approvisionné malgré la faible demande chinoise de pétrole, car la demande reste forte dans d'autres pays et la croissance de l'offre a déçu dans certains États non membres de l'Opep+", tempère M. Staunovo.

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